Jean-Claude Juncker : «Chaque Européen a été un réfugié»

Le direct sur votre mobile Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a prononcé ce mercredi matin, face au Parlement européen réuni en session plénière à Strasbourg, son premier « discours sur l’état de l’Union ». Vu le contexte de la crise des réfugiés, ce sujet constituait l’un des thèmes majeurs de l’adresse de Juncker. –> Le discours dans son intégralité Agir en tant qu’Union « C’est le moment de parler franchement des grands problèmes de l’Union européenne. Parce que notre Union européenne ne va pas bien. Il n’y a pas assez d’Europe dans cette Union. Et il n’y a pas assez d’Union dans cette Union », a déclaré Jean-Claude Juncker. [scald=42963:sdl_editor_representation] « Nous devons changer cela, et c’est maintenant que nous devons le faire », a insisté le président de la Commission avant de poursuivre sur la crise des réfugiés. Sur la crise des réfugiés ► Accueillir obligatoirement 160.000 réfugiés Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a appelé les pays membres de l’Union européenne à trouver un accord dès la semaine prochaine pour répartir 160.000 réfugiés qui sont arrivés en Grèce, en Italie et en Hongrie. « Nous, Européens, devons nous souvenir que l’Europe est un continent où presque chacun a un jour été un réfugié. Notre histoire commune est marquée par ces millions d’Européens qui ont fui les persécutions religieuses ou politiques, la guerre, la dictature ou l’oppression ». Et Juncker de poursuivre : « C’est 160.000 (personnes) que les Européens doivent prendre dans leurs bras (…) Ceci doit être fait de façon obligatoire », a insisté M. Juncker lors de son premier discours sur l’état de l’Union devant le Parlement européen à Strasbourg, en exhortant les ministres de l’Intérieur qui se réunissent à Bruxelles le 14 septembre à « se mettre d’accord ». « Il est grand temps d’agir pour gérer cette crise de la migration », a-t-il exhorté, insistant sur le fait qu’il « n’y a pas d’alternative ». Après la répartition de 160.000 réfugiés, présentée comme une mesure d’urgence, M. Juncker a insisté pour que l’UE mette en place « un mécanisme permanent » de répartition des réfugiés, « qui nous permettra de faire face plus rapidement à l’avenir ». Alors que les critiques se multiplient à l’égard des accords de Schengen, qui organisent la libre circulation en Europe, le président de la Commission européenne a assuré que ce pilier de l’UE ne serait pas remis en cause sous son mandat. Ce chiffre correspond à l’addition d’une précédente proposition de répartir 40.000 réfugiés arrivés sur le sol européen, avec une nouvelle proposition d’urgence portant sur 120.000 personnes se trouvant actuellement en Italie, en Grèce et en Hongrie. ►Un emploi pour chaque réfugié « Il faut modifier notre droit interne pour permettre aux migrants de travailler dès lors qu’ils arrivent sur le territoire de l’UE », a-t-il par ailleurs estimé, jugeant également que l’UE devait mettre en place rapidement « des voies légales » d’immigration. M. Juncker en a appelé à la mémoire, rappelant que l’histoire européenne était marquée par des réfugiés fuyant l’oppression. Il a notamment cité ceux qui ont fui l’Allemagne nazie, les révolutionnaires hongrois qui se sont rendus en Autriche ou encore les Républicains espagnols qui se sont réfugiés en France à la fin des années 1930. Juncker a insisté sur le fait que tous les pays de l’Europe doivent participer à l’accueil des réfugiés. À cet effet, il va proposer une liste de pays sûrs pour accueillir les réfugiés. Sur la Grèce Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a demandé à la Grèce de respecter ce qui a été agréé avec ses créanciers. « J’attends (des Grecs) qu’ils tiennent parole et respectent l’accord quel que soit le gouvernement qui gouverne », a déclaré le président de l’exécutif européen, à dix jours d’élections législatives cruciales en Grèce. Et de mettre en garde les Grecs si ces accords n’étaient pas respectés : « La réaction de l’Eurozone et de toute l’Union européenne sera différente ». « Pour la Grèce, l’essentiel, maintenant, c’est de mettre en oeuvre ce qui a été convenu. Il faut pour cela qu’il y ait une large appropriation politique », a insisté M. Juncker. Un discours accompagné d’une lettre d’intention Le discours sur l’état de l’Union, qui dresse les grandes lignes, lui-même n’est pas tout. Il est accompagné d’une « lettre d’intention » : celle-ci a été adressée ce matin à 7h30 à Donald Tusk, le président du Conseil européen, et à Martin Schulz, président du PE. Elle contient une liste complète et plus spécifique des actions que compte entreprendre la Commission cette année, ou plutôt de cette saison parlementaire.

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