Tintin à Paris : Hergé fait de ses rêves une réalité
Alors qu’un nouvel album de Tintin sortira en 2017, la plus grande exposition jamais vue sur le créateur de Tintin a lieu à Paris. Hergé est hissé à la hauteur de Velasquez.



À partir du mercredi 28 septembre, le Grand Palais accueillera plus de 400 originaux d’Hergé prêtės par le Musée Hergé. Paris attend près de 800 journalistes venus du monde entier et un million de visiteurs pour découvrir les mystères et la richesse créative du père de Tintin. Nous avons pu parcourir les onze salles en avant-première jeudi après-midi pour tenter de comprendre comment un personnage créé en 1929 dans un petit journal belge est traduit en plus de cent langues moins d’un un siècle plus tard.
L’exposition montre comment Hergé a fait de ses rêves une réalité à l’effigie de Tintin qui marchera sur la Lune, percera les mystères du yeti au Tibet, avec un véritable talent cinématographique et un souci du réalisme documentaire sans faille. Dans une émission sur la naissance de l’aventure de Tintin chez les Picaros, le cinéaste Yves Robert explique combien la grammaire d’Hergé est celle d’un réalisateur de film.
Pour éclairer la naissance du mythe de Tintin, le Grand Palais accroche notamment les plaques d’impression originales des Soviets. Elles révèlent le travail du noir et blanc d’Hergé, proche du doigté des grands maîtres illustrateurs du XIXe comme Gustave Doré ou Steinlen. Les images du Pays des Soviets traduisent aussi un sens prodigieux de l’expérimentation chez le jeune dessinateur. La dernière case de la planche 104 de l’album est plongée dans un noir total, sans personnage ni bulle, renvoyant ainsi à la force de l’abstraction du carré de Malevitch.
Les Soviets en couleurs
En 2017, la version couleur de cet album mythique sera enfin mise en vente. Une version où la mise en couleur devrait être différente du reste de la série, moins réaliste, plus « cartoonesque » pour coller au style du récit. De quoi faire piaffer dès à présent collectionneurs et fans du petit reporter.
A Paris, dans une salle monumentale du Grand Palais, ceux-ci découvriront une maquette gėante du château de Moulinsart et des crayonnés de la création des personnages déridant les murs. La palme revient au capitaine Haddock et à son indécollable sparadrap dans l’autocar de Swissair de L’Affaire Tournesol.
En fin de parcours, il reste à admirer les publicités créées par Hergé pour les chocolats Victoria, les biscuits Parein ou les limonades Sorange. « Qui suis-je ? interroge Hergé à la sortie de l’exposition. Un philosophe ? Non ! Je me considère simplement comme un créateur de bandes dessinées mais comme dans toute création, on fait entrer plus ou moins volontairement, plus ou moins inconsciemment, sa façon de voir le monde. »
Hergé au Grand Palais, du 28 septembre au 15 janvier 2017, www.grandpalais.fr
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