«Les agressions xénophobes n’ont pas surgi du néant»
Jon Burnett est chercheur à l’Institute of Race Relations à Londres. Entretien.

Est-ce que le référendum suffit à expliquer la poussée de la violence xénophobe ?
Non. Pour comprendre ce qu’il se passe aujourd’hui au Royaume-Uni, il faut prendre en considération la campagne de presse implacable menée contre les immigrés depuis plus de dix ans. Depuis 2004, les travailleurs originaires d’Europe de l’Est sont constamment la cible des médias britanniques. Ils sont accusés d’être des parasites, de voler le travail des Britanniques et d’avoir une responsabilité importante dans les activités criminelles du pays. Certes, ce message s’est intensifié au moment de la campagne sur le référendum mais la violence xénophobe n’a pas surgi de nulle part. Les agressions contre les Européens de l’Est étaient déjà monnaie courante. Elles se produisaient dans l’indifférence générale.

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