Tour de France 2017: départ en Allemagne (carte officielle)

Le retour du Tour de France en Allemagne, 30 ans pile poil après le dernier Grand Départ à Berlin ouest, comme on disait encore dans l’ex-RFA, c’est pour juillet 2017, à Düsseldorf. Cette perspective, connue depuis deux ans déjà, scelle une réconciliation absolue sur le plan sportif entre l’Allemagne et le Tour, elle récolte aussi les fruits d’un rapprochement socio-politico-économique entre les deux nations phares de l’Union européenne post-Brexit. Elle se situe, enfin, dans la continuité d’une évocation de la Première Guerre mondiale. Depuis 2014, le Tour rend hommage aux victimes, aux soldats des tranchées et cela se poursuivra jusqu’en 2018 fort logiquement. Mais à l’échelon purement cycliste, ce Grand Départ à Düsseldorf a une connotation plus forte encore. Car l’Allemagne, par sa télévision publique, osa un geste unique, le 18 juillet 2007, en annonçant qu’elle cessait sur-le-champ la retransmission du Tour suite au contrôle positif du coureur Patrick Sinkewitz de l’équipe T-Mobile. C’était, pour l’ARD et la ZDF, le coup de poignard de trop. L’année précédente, les Allemands et le monde entier avaient vécu en direct l’éviction de Jan Ullrich, dès le départ de Strasbourg, suite aux révélations de l’affaire Puerto. Le contrôle positif de Sinkewitz s’ajoutait en vérité aux scandales en cascade qui avaient tour à tour touché Rasmussen, le leader de l’épreuve, coupable d’avoir menti sur son emploi du temps lors de trois « whereabouts » manqués, puis Vinokourov, trahi par l’efficacité du contrôle qui avait révélé une autotransfusion. Diffusion sur la télévision allemande Les téléspectateurs allemands regardèrent la suite sur la chaîne « Sat.1 ». En 2008, l’ARD et ZDF reprirent le chemin de la « zone technique » du Tour à pas feutrés. Légèrement rassurées parce que les contrôles antidopage étaient effectués par l’Agence française de lutte antidopage (AFLD) et non plus par l’UCI avec laquelle ASO était en conflit. « Tant que nous avons la garantie que les contrôles sont effectués correctement, nous diffuserons le Tour », avait expliqué le porte-parole de la télé. Ils le furent. Ricco et Piepoli, notamment, deux chaudières de Saunier-Duval furent avalés par le dopage mais en septembre, deux mois après la fin de l’épreuve, une analyse plus fine des tests sanguins chez Stefan Schumacher (qui avait remporté les deux chronos) et de ceux du meilleur grimpeur, l’Autrichien Bernhard Kohl révéla un test positif à la CERA, EPO de troisième génération. Le scandale de Schumacher atomisa l’ARD qui annonça la fin définitive de la retransmission du Tour. Mais elle n’eut pas le droit de boycotter les éditions 2009, 2010 et 2011 : engagée sous contrat avec l’UER (Union européenne de radio télévision) à raison de 6 millions d’euros par Tour, elle n’avait pas le choix. 2009 correspondait en plus au retour de Lance Armstrong que la chaîne allemande avait ouvertement soupçonné de dopage les années précédentes. « L’Américain fait partie d’un passé que nous ne voulons plus voir », avait claironné un journaliste, visionnaire en l’occurrence. Les deux chaînes se plièrent pourtant à leurs coûteuses obligations. A la fin du contrat, on ne les revit plus. Les éditions 2012, 2013 et 2014 ne furent pas retransmises, ce qui fit les choux gras de la chaîne payante Eurosport où les amateurs de vélo purent voir à l’œuvre des vedettes naissantes, Kittel et Degenkolb entre autres, mais surtout Tony Martin, le roi du chrono et, enfin André Greipel, le sprinter de Lotto. En 2015, l’ARD et ZDF, rassurées par l’efficacité de « la lutte antidopage enfin performante » (sic), reprirent le chemin du Tour, en douceur (la dernière heure de course, seulement, en direct). Et cette année, elle est repartie comme jadis. Pour une raison financière (elle a négocié un contrat à la baisse) et pour une raison stratégique : les chaînes publiques ont perdu les droits sur le football et elles seront privées des prochaines échéances olympiques, JO d’hiver comme ceux d’été. Le cyclisme est donc redevenu un sport roi, a fortiori avec le retour du Tour en Allemagne, l’apparition de Bora-Hansgrohe, une équipe continentale qui deviendra WorldTour en 2017 avec le numéro un mondial, Peter Sagan et la présence au départ des sprinters Greipel, Degenkolb et Kittel ainsi que de l’inusable Tony Martin.

Votre compte

Tour de France 2017: départ en Allemagne (carte officielle)

Invalid Scald ID.

Découvrez la suite, 1€ pour 1 mois (sans engagement)

Avec cette offre, profitez de :

Le fil info

0 Commentaire

Aussi en Cyclisme

Victor Campenaerts, l’électron libre

Victor Campenaerts remporte le Tour de Louvain au terme d’un sprint à deux face à Zdenek Stybar (vidéo)

Rohan Dennis, hospitalisé et forfait pour la course en ligne des Jeux du Commonwealth

Tour de Burgos: Pavel Sivakov remporte le classement général, la dernière étape pour Joao Almeida

Dans la roue de Philippe Gilbert: «Mes explications à ce Tour de ‘tous les records’!»

Allez au-delà de l'actualité

À la Une

Reportage Les bombardements russes poussent l’Ukraine au bord de la catastrophe nucléaire

Drame du carnaval de Strépy: la chambre du Conseil requalifie les faits en meurtre

Etats-Unis: le Sénat adopte un vaste plan pour le climat et la santé, victoire pour Biden

Vague de chaleur en vue, attention au risque de surmortalité

D1A: Anderlecht décroche la victoire contre Seraing avec trois buts en première période

Reportage L’essence bientôt moins chère en France: pour les pompistes frontaliers, «c’est catastrophique»

Combiner travail et études : voici vos droits et obligations

Voiture de société et grandes vacances : tout ce qu’il faut savoir

Quand la robotisation crée des emplois

Les sections du site

Les services

Groupe Rossel