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A Minneapolis, la communauté musulmane redoute l’après-élection

Les actes racistes se multiplient.

- Temps de lecture: 2 min

À deux pas de l’Université de Minneapolis se trouve un pont piéton, enjambant le mythique Mississippi, sur lequel les étudiants ont l’habitude de venir chaque année pour peindre des fresques et ainsi faire la promotion d’une campagne, d’une association ou d’un groupe. Mais, il y a deux jours, la fresque de l’association des étudiants musulmans a été vandalisée : quelqu’un y a inscrit le mot « Isis », soit l’acronyme choisi par les anglophones pour désigner l’État islamique. L’Université est intervenue et le tag a été effacé. Mais les étudiants restent choqués. Jaylani Hussein, directeur du Conseil des relations américano-islamiques, s’est rendu sur le campus et a recueilli leurs impressions. « Les étudiants sont préoccupés, ils ne se sentent pas en sécurité. »

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© Raffaella Menichini
© Raffaella Menichini -

Le Minnesota est le premier État à avoir élu un député musulman au Congrès, c’était en 2006. Mais les chiffres montrent que la population reste majoritairement blanche et chrétienne : seuls 3 % des habitants se déclarent « non chrétiens ».

Les actes racistes sont courants et bien antérieurs au phénomène Trump. « Beaucoup pensent que cela est dû à la rhétorique politicienne, mais le Cair observe l’islamophobie depuis des années et a identifié des dizaines de groupes qui prennent les musulmans pour cible, explique Jaylani Hussein. Dans ce cas, c’est l’utilisation de l’acronyme « Isis ». Cela correspond à leur mode opératoire : désigner les musulmans d’Amérique comme une menace pour pouvoir ensuite les isoler. »

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© Raffaella Menichini
© Raffaella Menichini -

Le résultat du vote de mardi ne peut qu’envenimer la situation. « Peu importe qui sera élu, ce genre de comportements ne disparaîtra pas. Ces individus se préparent même pour l’après-élection. Il y a quelques jours, un attentat contre la communauté somalienne a été déjoué à Kansas City. S’ils obtiennent leur président, ils continueront à mener leurs actions. Mais, s’ils ne l’obtiennent pas, ce sera pire. »

 

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