Clinton–Trump: ce que disent leurs programmes

1. Politique étrangère Hillary Clinton Hillary Clinton sera sans doute moins hésitante sur sa politique étrangère que l’a été Barack Obama au cours de ses deux mandats. Elle est partisane d’une présence marquée des Etats-Unis à travers le monde. Si elle n’a sans doute pas les mêmes rêves de « gendarme du monde » qu’un président comme George Bush a pu l’être, elle n’en ressent pas moins la nécessité de prendre ses responsabilités là où les intérêts américains sont en jeu. Il est ainsi fort probable que les positions au Moyen-Orient seront renforcées, d’autant que la Russie y joue à nouveau un rôle-clé… La Russie reste évidemment un sujet majeur de la politique étrangère d’une future possible administration Clinton. Contrairement à Trump, qui a manifestement quelques liens privilégiés avec des proches de Poutine, Clinton se montrerait beaucoup plus intransigeante à l’égard des Russes et de leurs velléités territoriales. Elle a également promis d’investir davantage dans le renseignement… [scald=2457854:sdl_editor_representation] Donald Trump Donald Trump, à l’inverse de Hillary Clinton, chercherait à faire marche arrière sur nombre de fronts ouverts par les Etats-Unis ces deux dernières décennies et notamment au Moyen-Orient. Le candidat républicain voit ainsi d’un mauvais œil la relation privilégiée avec l’Arabie saoudite tout comme il a vu d’un très mauvais œil l’accord signé entre les Etats-Unis et l’Iran sur le nucléaire, qu’il considère comme un cadeau fait aux Iraniens. Il serait renégocié s’il est élu, a-t-il souvent déclaré. Pour le reste, Donald Trump s’est surtout « distingué » par sa volonté de vouloir ériger un mur à la frontière avec le Mexique, pour freiner l’immigration clandestine. Dans le même ordre d’idées, il veut durcir la politique de visas des Etats-Unis, qui sont tout de même connus pour leur ouverture – le solde migratoire, bon an mal an, y oscille entre 300.000 et 400.000 personnes. L’homme pousse le raisonnement plus loin encore à l’égard des musulmans, qu’il ne ferait plus du tout rentrer sur le sol américain. Ce qui est du reste contraire à la Constitution américaine, qu’il devrait donc modifier… [scald=2457816:sdl_editor_representation] 2. Politique économique et fiscale Hillary Clinton S’il y a un domaine où elle a le plus évolué, c’est bien celui-ci. Suite aux pressions de Bernie Sanders dans le cadre de la primaire démocrate, Hillary Clinton a « gauchisé » son programme de manière assez flagrante. Elle a notamment promis de relever le salaire horaire minimum à 12 dollars à travers tout le pays, ce qui est d’ailleurs considéré comme une hérésie par pas mal d’experts, puisque le niveau de pouvoir d’achat d’un Etat à l’autre peut sensiblement varier. La mesure pourrait donc ici et là être destructrice d’emplois. Pour le reste, elle promet un vaste plan de relance des investissements dans les infrastructures publiques dont on sait qu’elles sont plus que vieillissantes aux Etats-Unis. Un peu comme Barack Obama, qui avait lourdement investi dans le sauvetage du secteur automobile, elle mettrait donc en œuvre une politique de type keynésien. La différence, c’est que les infrastructures sont a priori davantage porteuses de plus-value pour le PIB américain. Et l’emploi… [scald=2457855:sdl_editor_representation] Autre vestige des passes d’armes avec Bernie Sanders lors de débats de fond trop rares dans cette campagne délétère, Hillary Clinton promet de taxer davantage les riches… Elle entend en tout cas leur faire payer « leur part » à l’écot au Trésor public. Autre point qu’elle soutient, et qui va à l’encontre de ses relations privilégiées supposées avec les milieux financiers, elle entend mettre fin aux niches fiscales qui autorisent les gérants de fonds de placement à bénéficier de taux d’impositions plus faibles. Donald Trump C’est sans doute sur le plan économique que le programme de Donald Trump est le plus élaboré. Mais il est, à son image, radical… Le candidat veut ainsi baisser l’impôt des sociétés de 35 à 15 %, en espérant que cela favorise la croissance et l’emploi. Le hic : pareille mesure coûterait des dizaines de milliards, qu’il espère récupérer via une baisse des dépenses publiques. Il a, à plusieurs reprises, déclaré que les budgets de l’environnement et de l’éducation seraient touchés, sans que la gratuité de la scolarité des plus petits avant l’université soit remise en cause. [scald=2457857:sdl_editor_representation] Donald Trump entend également réduire l’impôt des personnes physiques. Il propose de ramener le nombre de tranches d’imposition de sept à trois avec des taux de 12 %, 25 % et 33 % pour la tranche la plus élevée (contre 39,6 % actuellement). Là aussi, l’effet escompté serait de relancer l’activité et, partant, l’emploi… Au niveau du commerce international, persuadé que la Chine et le Mexique sont les principaux « faiseurs de torts » pour les Etats-Unis, Donald Trump est favorable à une augmentation drastique des droits de douane. Sur ce plan-là, Hillary est beaucoup moins protectionniste, même si elle s’est opposée à la signature du Partenariat transpacifique (TPP) avec 12 pays d’Asie, sans doute pour éviter qu’on ne puisse lui reprocher d’avoir favorisé de possibles délocalisations. Même si le taux de chômage est officiellement à 5,3 % aux Erats-Unis, le contexte économique reste fort peu folichon. 3. Politique de soins de santé Donald Trump Le « Donaldcare » : c’est le nom qu’affublerait Donald Trump au système de soins de santé ObamaCare, qui a tant fait débat ces dernières années aux Etats-Unis, et qui a vu son budget exploser au niveau fédéral, avec les conséquences que l’on imagine sur le coût des assurances privées. Le candidat républicain ferait marche arrière et individualiserait à nouveau le système, s’en remettant intégralement au système privé. Hillary Clinton Dans ce domaine, Hillary Clinton serait dans la continuité du travail effectué par Barack Obama. Ce n’est pas une surprise : elle a milité et soutenu cette réforme de l’assurance-maladie. Son objectif, a-t-elle prévenu, sera d’élargir la couverture à un plus grand nombre de citoyens encore. Ils ne sont que 65 millions aujourd’hui à en bénéficier. Pour le reste, Hillary Clinton entend soutenir les familles avec enfants autistes et favoriser la recherche pour des maladies touchant la population âgée, comme la maladie d’Alzheimer. 4. Education et famille Hillary Clinton En matière d’éducation, la candidate démocrate a aussi changé son fusil d’épaule en cours de route, pour devenir plus « sociale ». Elle promet ainsi de rendre l’accès à l’école possible dès l’âge de 4 ans pour tous et, sous la pression de Bernie Sanders encore une fois, promet de supprimer les frais de scolarité dans les universités publiques pour les étudiants de ménages gagnant moins de 85.000 dollars par an. Dans le même ordre d’idées, elle entend octroyer un congé parental payé durant 12 semaines et veut limiter le coût de la garde des enfants à 10 % des revenus d’un ménage. Donald Trump Donald Trump se montre lui beaucoup plus libéral dans son approche et estime qu’il ne faut pas favoriser un système d’éducation à un autre. « La liberté de choix doit être totale », a-t-il maintes fois répété. Par ailleurs, il ne croit pas en l’université gratuite si chère à sa rivale. [scald=2457817:sdl_editor_representation] 5. Environnement Hillary Clinton L’un des points positifs du bilan de Barack Obama est certainement, d’avoir signé l’accord de Paris (Cop21), et d’avoir pesé de tout son poids pour que la Chine et l’Inde fassent de même. La candidate serait dans la continuité du travail de son prédécesseur. Elle entend aussi réduire de 30 % les émissions de gaz à effet de serre de son pays d’ici à 2025 par rapport aux niveaux de 2005. Un point compatible avec sa volonté d’investir lourdement dans les infrastructures, y compris énergétiques. Elle promet ainsi un investissement de 60 milliards de dollars à un plan énergétique. [scald=2457845:sdl_editor_representation] Donald Trump Donald Trump, lui, est un climato-sceptique. Il a, à plusieurs reprises, déclaré qu’il annulerait l’accord de Paris s’il était élu, estimant que ce type d’accord met à mal l’emploi. Selon lui, respecter des normes aussi strictes diminue la compétitivité et encourage les entreprises à sabrer dans certains coûts et, partant, dans l’emploi. Le candidat républicain, contrairement à la Chine qui fait marche arrière sur la construction de nouvelles centrales à charbon, est pour sa part favorable à cette forme d’énergie fossile, qu’il relancerait par subsidiation publique. Dans le même ordre d’idées, il ressusciterait le projet d’oléoduc Keystone XL qui devait relier le Canada au Golfe du Mexique, et que Barack Obama avait décidé d’annuler pour des raisons environnementales. [scald=2457856:sdl_editor_representation]

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