Tarifs bancaires : populations âgée et précarisée payent les frais

Taux bas et régulation au plus haut… Les institutions bancaires le répètent à qui le souhaite : « Elles sont financièrement sous pression ». Max Jadot, CEO de BNP Paribas Fortis avait donc averti en août dernier : les tarifs pratiqués devront inévitablement augmenter à terme dans notre pays. Si son établissement ne publiera pas sa nouvelle plaquette de prix avant février, ING et Belfius ont déjà ouvert le bal. Premier constat : les hausses tarifaires pour les particuliers dans les deux institutions ne seront pas, en 2017, si impressionnantes qu’anticipées. De manière générale, les conditions « pack » restent inchangées. On notera chez ING cependant, un prix annuel passant de 40 à 48 euros pour l’usage d’une carte de crédit Visa Gold. Toujours dans la banque orange, une forte augmentation des frais de gestion d’un compte professionnel classique (de 10 à 29 euros) est à signaler. Aucune modification de ce type ne sera opérée chez Belfius. Par contre, ce sont bien les populations dites « fragiles » qui verront en quelques semaines leur condition bancaire fortement modifiée dans les deux institutions. La « digitalisation » des banques régulièrement invoquées par ces dernières n’y est pas étrangère. La proportion de personnes utilisant les applications mobiles ou tout simplement des services en ligne pour opérer des opérations quotidiennes (virements, domiciliations…) est en effet de plus en plus large. Les banques rationalisent donc leur réseau d’agences physiques, qui pèse lourd sur leur payroll. Et poussent via des hausses tarifaires à l’abandon progressif d’un certain nombre d’opérations papier, le banquier en agences devant « se concentrer sur sa fonction de conseiller et moins sur l’exécution d’actes administratifs ». Certains profils – des personnes âgées généralement isolées ou des individus précarisés – peuvent difficilement, pourtant, attraper en route « le train du digital ». Malgré leur faible proportion, ce sont bien ces derniers qui sont les premiers visés par des augmentations de prix en 2017. La banque aurait-elle oublié sa fonction sociétale ? Chez ING, on note ainsi une croissance de 60 % du prix du virement papier que le banquier complète manuellement, passant de 6,05 à 9,68 euros. Un virement, un euro L’institution précise que « ces opérations sont très rares, restent par ailleurs gratuites en ligne et via selfbank et seront facturées, si le virement est complété par le client, un euro après douze transactions ». Rappelons ici qu’une personne qui n’est ni en mesure d’utiliser internet, ni un selfbank effectuera la démarche pour chaque facture à payer… Les frais imputés peuvent donc rapidement grimper. Surtout pour un petit revenu. Encore chez ING, si l’accès annuel à un service bancaire de base est toujours facturé 12 euros, une fois les 36 opérations manuelles autorisées par la loi, les tarifs pratiqués pour chaque transaction supplémentaire doubleront d’une année à l’autre (de 0,5 à 1 euro). Mesure destinée à renforcer l’inclusion financière, précisons que le service bancaire de base est inscrit dans la loi belge depuis 2003 et oblige toute institution à ouvrir un compte à banque à une personne résidant dans le pays, même si cette dernière n’a pas de revenus… On compte à peu près 9.000 comptes de base actuellement chez nous. Chez Belfius, qui avait également averti de sa volonté de « décourager les opérations papiers », ce sont principalement les chèques circulaires qui sont visés. Monnaie scripturale très majoritairement utilisée par des retraités et des allocataires sociaux qui généralement ne disposent pas de compte en banque pour percevoir leurs pensions, allocations sociales et familiales… Ici les prix d’émission et d’envoi ainsi que ceux d’encaissement doubleront en 2017 (se fixant entre 2,5 et 3 euros). Précisons cependant que les encaissements de chèque en provenance des CPAS eux resteront gratuits. « Le service de bancaire de base est très facilement accessible chez nous, ce qui rend ce type de paiement obsolète. Et de plus peu sécurisé », justifie-t-on au sein de l’institution publique.

Votre compte

Tarifs bancaires : populations âgée et précarisée payent les frais

Invalid Scald ID.

Découvrez la suite, 1€ pour 1 mois (sans engagement)

Avec cette offre, profitez de :

Le fil info

0 Commentaire

Aussi en Économie

Le rail a du retard à rattraper en matière de cybersécurité

Reportage L’essence bientôt moins chère en France: pour les pompistes frontaliers, «c’est catastrophique»

Droits voisins: Rossel et IPM négocieront main dans la main auprès des Gafam

Comment les entreprises se préparent face au risque de pénurie de gaz

Les restaurants enfants non admis, la nouvelle tendance?

Allez au-delà de l'actualité

À la Une

Olivia Newton-John avait greasé les seventies

La Belgique s’apprête encore à suffoquer

Décodage Drame de Strépy: pourquoi la justice requalifie les faits en meurtre

L’avocate Delphine Paci défendra Salah Abdeslam à Bruxelles

Guerre en Ukraine: démilitariser les environs de la centrale nucléaire de Zaporijia pour éviter la catastrophe

Entretien Le philosophe Marek Halter: «Le rêve européen s’éteint»

Combiner travail et études : voici vos droits et obligations

Voiture de société et grandes vacances : tout ce qu’il faut savoir

Quand la robotisation crée des emplois

Les sections du site

Les services

Groupe Rossel