Maggie De Block au «Soir»: «Un examen d’entrée? Il est grand temps!»

Solution en vue dans l’épineux dossier des étudiants en médecine ? « Oui, nous travaillons ensemble à une solution. Mais il faut bien comprendre une chose, elle n’existera que lorsqu’elle sera acceptable dans le Nord et dans le Sud du pays ». Le tableau est brossé à grands traits, mais Maggie De Block (VLD), la ministre fédérale de la Santé, dit vouloir mettre un terme à ce dossier empoisonné. « Je comprends que l’idée d’un examen d’entrée est émotionnellement difficile pour les francophones. Mais ils doivent savoir que la Flandre – et pas seulement la NVA et le CD&V – est choquée par les surplus de diplômés alors qu’elle a pris ses responsabilités depuis longtemps » via un examen d’entrée qui suscite les passions. « Cette épreuve, c’est 5.000 inscrits, y compris des étudiants de 5e secondaire qui viennent se faire la main, y compris des parents pour juger du niveau de difficulté. » L’émotion gagne la ministre : « Savez-vous que lorsque j’ai proposé de revoir la clef 60/40, j’ai été insultée sur les réseaux sociaux ? Je n’étais plus une bonne Flamande ! » [scald=2464227:sdl_editor_representation] Trois grandes inconnues à l’agenda Une solution en vue, vraiment ? Il y a à cet égard une certitude : « Nous travaillons ensemble, Monsieur Marcourt et moi-même. On dit que nous sommes ennemis, ce n’est pas vrai… Bon, nous ne sommes pas de grands amis mais il ne faut pas s’aimer pour travailler ensemble très professionnellement. Notre intérêt mutuel, ce sont les étudiants ». Notamment ceux qui, en cours d’études, espèrent un numéro Inami… « Je leur donnerai, mais annuellement, car c’est conditionné au fait que le filtre francophone tienne la route… ». Une certitude donc mais aussi trois grandes inconnues à l’agenda. Un. Y aura-t-il un examen d’entrée en Fédération Wallonie-Bruxelles ? Jean-Claude Marcourt a confirmé récemment qu’il travaillait à un avant-projet de décret sur le sujet. « Il est grand temps ! S’il avait opté pour cette solution dès le départ, il n’y aurait pas eu d’arrêt du Conseil d’Etat cassant son filtre. En attendant, on a perdu deux ans et plusieurs centaines d’étudiants viendront gonfler le futur processus de lissage. » [scald=2464224:sdl_editor_representation] [scald=2464226:sdl_editor_representation] Deux. Que deviendra la proposition de la Commission de planification de modifier la clef de répartition 60/40 en une clef 56,5/43,5 ? On sait que la ministre De Block l’a mise sur la table du conseil des ministres. On sait aussi que la NVA et le CD&V l’ont rejetée. « La nouvelle clé est basée sur un travail scientifiquement reconnu, dont les modalités avaient été acceptées par tous, mais quand on amène la proposition qui en découle, subitement certains ne sont plus d’accord… Au niveau politique, on a bien sûr dû tenir compte du fait qu’entre-temps, le Conseil d’Etat s’était prononcé négativement sur le filtre en Communauté française. Ceci a rendu plus dure la discussion politique. » On en reste là ? Le projet d’arrêté royal établissant les quotas 2022 sur base de la clef 60/40 est examiné en ce moment par le Conseil d’État. Validera-t-il la décision « politique » ? Pas sûr… C’est d’autant moins sûr que les étudiants visés ont déjà largement entamé leur première année d’étude. Un boulevard pour les candidats aux recours… [scald=2464225:sdl_editor_representation] Sans les étudiants étrangers Trois. Comment va-t-on lisser les étudiants surnuméraires ? On sait qu’un système de lissage négatif est prévu pour « rembourser » dans le futur les numéros distribués aux étudiants surnuméraires. Or, un nouvel élément va peut-être changer profondément la donne. Selon les prévisions généralement admises, on estime qu’en 2020 il y aura 3.167 Inami surnuméraires côté francophone et 554 côté flamand. Or, et c’est plutôt une bonne nouvelle, le cabinet de la ministre de Block travaille sur un autre scénario. Il tient compte des étudiants étrangers retournés dans leur pays (en France par exemple) avec un numéro Inami belge inutilisé. Le nouveau décompte donnera du baume au cœur à ceux qui veulent entamer des études de médecine et aux universités : il n’y aurait « plus que » 1.355 numéros à « rembourser » côté francophone tandis que les Flamands auraient, eux, droit à 390 médecins de plus. Différence par rapport à la situation antérieure : 1.812 médecins de moins sur l’addition du remboursement francophone et 944 médecins en plus pour la Flandre. De quoi mettre tout le monde d’accord ?

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