En Tunisie, la difficile réunification des mémoires

C’était le jour J pour l’Instance vérité dignité (IVD), chargée de faire la lumière sur les crimes de l’Etat commis entre 1955 et 2013. Jeudi soir, s’est tenue la première audition publique de victimes, organisée depuis la mise en place de l’instance, en juin 2014. Depuis le départ de l’ancien président Ben Ali, les Tunisiens ont eu maintes occasions d’entendre des récits d’atteintes aux droits de l’homme… mais c’est la première fois que des témoignages ont été prononcés devant une instance officielle, de manière solennelle, et retransmis en direct à la télévision nationale. Dans le processus de justice transitionnelle, c’est un moment de reconnaissance symbolique et d’inscription des souffrances endurées sous la dictature dans la mémoire collective.