Pauvreté: investir pour les femmes, une priorité pour les 15 prochaines années

Jamais auparavant dans l’histoire de l’humanité, la qualité de vie ne s’est autant améliorée pour autant de monde et si rapidement. Grâce à ce qui a été réalisé au cours de ces quinze dernières années, nous appartenons désormais à une génération qui connaîtra un monde dépourvu d’extrême pauvreté. Ce propos peut paraître provocateur. Il n’est aucunement exagéré. Cette semaine, le monde se réunira au siège de l’ONU à New York pour s’accorder sur un nouvel ensemble d’Objectifs Mondiaux, les Objectifs de Développement Durable, qui façonneront la lutte mondiale contre la pauvreté pour les 15 prochaines années. Bill et moi croyons que ces objectifs sont déterminants pour permettre aux populations les plus pauvres de notre monde de mener une vie saine et prospère. Nous y croyons non par excès d’optimisme, mais parce que nous avons la preuve quantifiable et vérifiable que l’établissement d’objectifs ambitieux fonctionne, et cette preuve nous l’avons parce que le monde l’a déjà réalisé par le passé. Ces Objectifs Mondiaux sont les successeurs des Objectifs du Millénaire pour le Développement, l’initiative la plus réussie pour combattre la pauvreté dans l’histoire. Lorsque l’ONU les a votés en 2000, il est peu dire qu’ils ont été accueillis avec un certain scepticisme, et pourtant les progrès réalisés depuis ont été fulgurants. Il est regrettable que si peu en connaissent l’existence, et c’est pourquoi je souhaite insister sur trois aspects qui montrent combien nous avons progressé. Réduire la pauvreté de moitié Tout d’abord, depuis 1990, l’extrême pauvreté, la mortalité infantile et les décès associés au paludisme ont été divisés par deux. La mortalité infantile a été réduite de moitié et le nombre d’infections par le VIH a diminué de 40 %. Imaginons un instant ce que cela signifie : un milliard de personnes ont été sauvées de l’extrême pauvreté ; six millions d’enfants, qui, en 1990, n’auraient pas atteint leur premier anniversaire, ont désormais grandi et sont scolarisés et 6,2 millions de personnes ont échappé à une mort certaine due au paludisme. Autant d’avancées qui sont, tout simplement, impressionnantes. Ensuite, en dépit de tout ce que l’on a pu entendre, l’Afrique est une véritable « success story ». Sur les 20 pays, qui ont accompli le plus de progrès vers la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), quinze sont africains. L’Éthiopie, pour ne citer qu’un exemple, est en passe d’atteindre les huit objectifs fixés dans le cadre des OMD, dont la réduction de moitié de la pauvreté et la réduction des deux tiers de la mortalité infantile, alors que ce pays accusait l’un des taux de développement les plus faibles avant l’an 2000. Et ce n’est pas fini, loin de là : la situation s’améliore plus vite que jamais auparavant. Le taux de mortalité infantile en Afrique régresse à un rythme cinq fois plus élevé aujourd’hui que dans les années 1990. Les progrès accomplis au Rwanda en termes de diminution de la mortalité infantile sont les plus rapides jamais enregistrés. Certes, nombreux sont les facteurs à l’origine de telles avancées – parmi lesquels le développement des technologies et la croissance économique –, mais, sans les OMD, elles n’auraient jamais vu le jour. Ces objectifs, assortis de cibles claires bien délimitées dans le temps pour améliorer le sort des plus pauvres de la planète entre 1990 et 2015 ont galvanisé toutes les énergies, celles des pouvoirs publics, des donateurs et du secteur privé comme celles des organisations non gouvernementales et des associations. De sorte qu’à présent nous pouvons affirmer, sans exagérer, que pour la première fois dans l’histoire, nous aurons d’ici une génération éradiqué l’extrême pauvreté. Nous avons encore un long chemin à parcourir pour atteindre cet objectif, mais le succès remporté dans la réalisation des OMD, nous servira de modèle à tous pour y parvenir. Nous savons ce qui marche et ce qui ne marche pas. Investir pour les femmes et pour les petites filles : une priorité pour les 15 prochaines années Nous savons par exemple qu’il faut consacrer davantage de moyens aux femmes et aux petites filles et que l’investissement dans leur santé est l’un des axes les plus intelligents qu’il soit. Lorsque les femmes sont en bonne santé, éduquées et qu’elles décident elles-mêmes de leur vie, elles sont à même de saisir les occasions économiques qui se présentent, ce qui engendre des effets positifs durables pour leur famille, leur entourage et leur pays. Il suffit de regarder les chiffres. La maternité constitue la première cause de décès des jeunes femmes de 15 à 19 ans, investir dans le planning familial et dans la santé maternelle peut sauver la vie de centaines de milliers de jeunes filles. Les femmes consacrent 90 % de leur revenu à leur famille, contre 30 à 40 % pour les hommes. C’est pourquoi aider les femmes à acquérir les compétences dont elles ont besoin pour gagner leur vie est une mesure bénéfique non seulement pour elles, mais aussi pour leurs filles, pour leurs fils et pour leurs maris. En outre, le PIB d’un pays augmente en moyenne de 3 % pour chaque tranche de 10 % de filles scolarisées, ce qui signifie qu’envoyer les filles à l’école contribue au développement de toute une nation. Toutes ces raisons expliquent pourquoi, au cours des 15 prochaines années, la Fondation Gates, aux côtés de nombreux États européens, va mobiliser les moyens financiers requis pour s’assurer que les femmes et les petites filles soient bien au cœur des objectifs pour le développement durable. Pour ce faire, nous devons continuer d’investir dans une optique de long terme, car ce n’est qu’en traitant les racines du sous-développement économique que nous pourrons construire un monde dans lequel des populations éduquées et en bonne santé pourront prendre leur destin en main et créer un environnement sûr et prospère pour leur famille, pour leur entourage et pour leur pays. Compte tenu des résultats obtenus jusqu’ici, nos objectifs ne sauraient être trop ambitieux.

Votre compte

Pauvreté: investir pour les femmes, une priorité pour les 15 prochaines années

Découvrez la suite, 1€ pour 1 mois (sans engagement)

Avec cette offre, profitez de :

Le fil info

0 Commentaire

Aussi en Cartes blanches

Carte blanche Un manifeste européen pour un traitement objectif de la «transidentité» des mineurs dans les médias

Carte blanche Pour une nouvelle culture de la migrance, pragmatique, rationnelle et apaisée

Carte blanche Terrorisme: La Belgique doit renoncer à signer un traité scandaleux avec l’Iran

Carte blanche Nucléaire et Hydrogène vert: la Vivaldi opaque, irresponsable et incohérente

Carte blanche Un greenwashing historique s’apprête à être adopté par l’Europe

Allez au-delà de l'actualité

À la Une

Royaume-Uni: un nouveau ministre quitte le gouvernement Johnson

Royaume-Uni: Bye-bye Boris Johnson ?

Les acheteurs de moins de 30 ans reviennent timidement sur le marché immobilier (infographies)

Les clients de Proximus visés par une arnaque par mail

«Je suis enfin devenue une femme»: Maître Afschrift fait son coming-out transgenre

Comment la ville de Binche va accueillir le Tour de France

De plus en plus de Belges prennent leur pension anticipée

Le présentéisme structurel est en hausse

De plus en plus de travailleurs belges cumulent deux jobs

Les sections du site

Les services

Groupe Rossel