Francophones: «Ouvrons une réflexion pour les défendre»

Le gouvernement a promis 100 euros par mois… … pour l’instant, ce qu’ils ont décidé, c’est 1.500 euros de taxes supplémentaires par an, par ménage. Ça, c’est sûr. Quant aux 100 euros, j’ai entendu le Premier ministre dire que ce ne sera que pour les bas salaires. Et en fait, ce sera moins que 100 euros l’an prochain. De semaine en semaine, la promesse se réduit. Par contre, ce qui est sûr, c’est que les classes moyennes, on les déclasse et on les sacrifie. Il y a tromperie ? Oui et non. Par rapport à certains électeurs, oui. Mais moi, je n’étais pas dupe de ça, ça fait longtemps que le MR a quitté le champ des classes moyennes. Quand on taxe à 0,5 % les diamantaires mais qu’on ne fait pas baisser l’impôt des sociétés pour les PME, tout est dit. Vendredi, dans « L’Echo », Joëlle Milquet dénonçait « le manque de projet commun des francophones » et demandait aux présidents « un pilotage intra-francophone plus clair ». Ce que Joëlle a voulu exprimer, ce sont les difficultés que certains partis ont, entre eux. La formation du gouvernement fédéral a généré des frustrations. J’ai lancé un appel il y a un an, dans vos colonnes, aux présidents de parti, en disant “rencontrons-nous”. Et ? Il est temps de se mettre tous ensemble autour d’une table. Il y a deux choses importantes à discuter. Un, la mise en œuvre des transferts de compétences. La Wallonie avance très vite. Bruxelles avance moins vite ? Bien sûr ! Et la Flandre aussi. Ce qui est essentiel, c’est de veiller à une coordination entre la Wallonie et Bruxelles. Par exemple d’assurer une cohérence fiscale. Wallons et Bruxellois se parlent de moins en moins ? Peut-être que dans d’autres partis, il y a des divergences de plus en plus grandes. Mais moi, toutes les semaines, je réunis les ministres CDH. C’est la vie interne des partis. Mais quid d’une vraie concertation entre entités ? C’est la deuxième raison pour laquelle j’invite les présidents de partis, FDF compris, à discuter. On doit ouvrir une réflexion, à moyen et long terme, pour défendre les francophones. Cela va bien au-delà de la Fédération Wallonie-Bruxelles. L’avenir des francophones passe par des institutions mais pas uniquement. Cela peut s’exprimer par une expression politique au niveau fédéral ou européen. J’espère que le débat pourra avoir lieu. Qui va inviter ? Elio Di Rupo ? Pas nécessairement. Ce n’est pas parce que je suis président d’un parti moins important aujourd’hui que je ne peux pas inviter. L’an dernier vous l’aviez fait ? Oui, je n’ai pas reçu de réponse. Sans doute que les rancœurs et les frustrations étaient encore trop importantes à l’époque. Plus maintenant ? On va vérifier si l’envie de défendre les francophones est là ou si certains sont encore dans la difficulté relationnelle. Ce sont des difficultés multiples. Entre PS et MR. Mais aussi avec le FDF, qui attend depuis quatre ans sa pension alimentaire ; je demande à Monsieur Maingain de dépasser les frustrations et les rancœurs nées du divorce douloureux avec le MR. Les francophones méritent mieux que ces querelles politiciennes. Avec Olivier Chastel ça ira mieux qu’avec Charles Michel ? Je n’en fais jamais une question de personnes. Il faut qu’on puisse se parler entre nous, en élargissant ensuite aux forces sociales, économiques, associatives.

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