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Chaufferettes, bouillotte, vêtements thermiques: les 10 astuces pour se protéger du froid

Il va faire vraiment très froid dans les jours qui viennent. Des vêtements thermiques aux polars, en passant par les chaufferettes, voici comment vous en prémunir.

- Journaliste au service Société Temps de lecture: 8 min

Plus de doute possible : l’hiver est bel et bien là. L’Institut royal météorologique prévoit dès ce mardi des températures « glaciales », avec des maxima compris entre -1 et -7 degrés. Le tout sous un vent faible à modéré de nord-est. Brrrrref, c’est un froid de canard, de loup, de gueux qui s’annonce. Un temps à ne pas mettre un chien dehors, ni a fortiori un chat – les flegmatiques félins veilleront à rester ronronner bien au chaud près d’un radiateur. Pour leurs frères humains, c’est une autre histoire.

Engelures et coup de froid en vue ? Pas forcément. Même les plus frileux peuvent s’adapter sans trop de mal à ces températures tout juste négatives pourvu qu’ils s’habillent chaudement et sortent bien couverts. « Par grand froid, c’est important de protéger le corps de façon optimale. Pas seulement les extrémités, même si c’est là que se trouvent les plus petits vaisseaux qui se vont se contracter pour empêcher les déperditions de chaleur. Il faut couvrir le sommet du crâne, comme les oreilles, le cou ou les mains », conseille le professeur Jean-Claude Wautrecht, chef du service de pathologie vasculaire à l’hôpital Erasme. Une alimentation à base de sucres lents et une bonne hydratation vont aussi aider l’organisme.Trucs de grand-mère, conseils médicaux ou de bon sens, voici un tour d’horizon des meilleures techniques pour se prémunir du froid.

1.   Les vêtements thermiques.« Froid, moi ? Jamais ! », affichait le slogan efficace de Damart en guise de promesse dans les années 70 et 80. Depuis cette révolution thermolactyle, les « tricots de peau » comme les appellent nos voisins français se sont débarrassés de l’image ringarde du sous-vêtement de mamy en s’invitant dans les catalogues de marques plus « hype » comme la japonaise Uniqlo, par exemple, qui a développé une gamme « Heattech » ou plus connues du grand public comme Decathlon. Surtout, ces justaucorps en fibres synthétiques ont des propriétés uniques : « Le coton à même la peau n’est pas idéal quand il fait froid parce qu’il garde l’humidité », expose le docteur Wautrecht. Même son de cloche auprès du magasin de matériel d’alpinisme et de randonnée Lecomte, à Bruxelles : « L’avantage de ces vêtements synthétiques, c’est qu’ils sèchent très vite ; mais le gros inconvénient, c’est qu’ils n’évacuent pas l’odeur de transpiration… » En somme, on risque de sentir le yak. Les fabricants ont du coup développé depuis plusieurs années des sous-vêtements qui mixent fibres synthétiques et laine mérinos : « Cette laine de mouton très dense et respirante offre une bonne isolation tout en ne gardant pas les odeurs », explique-t-on chez Lecomte. Des fabricants comme Odlo ou 66º North multiplient les innovations, en tressant par exemple la laine avec des fibres de nylon, de carbone ou des particules de céramiques. Le seul hic, c’est le prix : principalement destinée aux adeptes du trekking, cette technicité se répercute sur l’étiquette (comptez à partir de 60 € pour un tee-shirt à manches longues).

2.   La technique de l’oignon. Un truc de grand-mère et de randonneur à la fois. De bon sens aussi. En gros, il s’agit de superposer trois couches de vêtements : un justaucorps ou un tee-shirt fin sous un autre tee-shirt ou une chemise et par-dessus tout un pull. Cette façon de s’habiller permet à l’air de circuler entre les couches pour qu’il se réchauffe. L’erreur à ne pas commettre, c’est de porter des vêtements ou des chaussettes trop serrants, qui vont comprimer le corps et empêcher cette circulation d’air nécessaire. Pour sortir, on peut continuer à empiler les couches : sous le manteau, on glisse une doudoune légère très tendance depuis plusieurs années. Et si le vent est froid, on s’en protège avec une veste coupe-vent en duvet ou en gore-tex.

3.   Les chaufferettes. Aussi appelées « bouillottes magiques », ce sont des petites pochettes chimiques à glisser dans les poches ou les chaussures. On en vend chez Decathlon par exemple, où elles sont en tête de gondole pour le moment – c’est de saison. Il y a deux types de chaufferettes : l’une en plastique souple, qui contient une solution à base d’eau saturée en acétate de sodium et une petite pastille à tordre qui va produire de la chaleur, et l’autre, de plus longue durée, qui se chauffe au simple contact de l’air. En tissu et composée d’éléments naturels (eau, sel, charbon actif, vermiculite et poudre de fer), elle a l’avantage de n’être n’est ni polluante ni nocive.

4.   Protéger les extrémités. Comme le préconise le professeur Wautrecht, spécialisé dans la maladie de Raynaud (un trouble de la circulation qui se traduit notamment par des doigts blancs), il est essentiel de couvrir toutes les parties du corps, y compris les extrémités. Le médecin conseille à ses patients d’appliquer ici aussi la stratégie de l’oignon : sous les gants ou les moufles (qui laissent davantage l’air circuler au niveau de la main), on enfile des gants de soie tout fins. Certains gants techniques comprennent un mécanisme chauffant qui permet de sélectionner la température voulue. Idéal pour les skieurs ou les motards par exemple.

5.   La bouillotte. Ici aussi, ce qui était ringard hier est devenu trendy aujourd’hui. La bonne vieille bouillotte qu’on glisse dans le lit s’habille de jolis tissus ou d’atours rigolos.

On veillera toujours à ne pas verser de l’eau trop bouillante et à la remplacer quand le caoutchouc craque de partout.

6.   Bien manger. Il y a des plats d’hiver types, comme une choucroute, un pot-au-feu ou une fondue au fromage. C’est aussi parce que l’organisme est friand d’énergie pour combattre le froid : « Mâcher, c’est un travail qui entraîne un dégagement de chaleur, expose le médecin d’Erasme. Il vaut donc mieux capitaliser sur certains aliments comme les sucres lents qui vont apporter le plein d’énergie sur le long terme, ou sur les barres de céréales ou les fruits secs. Si on est à jeun, on supporte moins bien le froid. »

7.   Boire des boissons chaudes. Elles hydratent l’organisme et le réchauffent de l’intérieur. Par contre, à l’inverse des idées reçues, l’alcool réchauffe pas : il ne s’agit que d’une impression, due au fait que du sang chaud est envoyé vers la peau suite à la dilatation des vaisseaux sanguins. « Cela peut apporter une sensation de bien-être, concède le spécialiste des pathologies cardio-vasculaires d’Erasme, mais cette vasodilatation des vaisseaux sanguins est exactement le contraire de ce que fait l’organisme pour se protéger, qui contracte les vaisseaux. Qui plus est, l’alcool déshydrate et l’organisme est dès lors moins bien protégé contre le froid. »

8.   Prendre un bain ou une douche tiède. Ici aussi, il est question de vaisseaux sanguins. On l’a compris, lorsqu’il est exposé au froid, le corps cherche à réduire sa perte de chaleur en resserrant les petites artères situées juste sous la peau. Ce mécanisme va réduire l’exposition du sang au froid et augmenter son afflux dans les veines profondes. Résultat : le corps maintient sa température interne. La sensation de bien-être que procure un bain ou une douche après avoir été exposé au froid est due à l’épanouissement de ces vaisseaux qui ont été contractés. Mais on veillera à ce que l’eau ne soit pas trop chaude, recommande le professeur Wautrecht, qui conseille aussi de ne pas abuser des saunas.

9.   Un bon ou un mauvais polar ? Il y a ceux qui ne jurent que par ce gros pull synthétique qui donne des airs de Fozzie l’ours dans le Muppet Show. Et il y a les autres, qui le conspuent pour son look mais surtout pour les dégâts environnementaux qu’il engendre. Dans la première catégorie, pêle-mêle, les sportifs, les bûcherons, les voyageurs de l’extrême, les hipsters… et même les fashionistas sensibles au look « normcore », la tendance sans prétention dictée par les grandes marques de luxe comme Chloé, qui a fait défiler des filles en polar pour son défilé hiver 2016-2017. C’est donc fashion de porter un polar. Mais le revers de la médaille de cette mode lancée par Uniqlo dans les années 90 et propulsée par la marque américaine Patagonia (tellement chic que le logo a été détourné en Patagucci), ce sont les fibres plastiques qui la composent. OK, c’est du polyéthylène téréphtalate (PET) recyclé. Mais à chaque lavage, des microparticules de plastique partent dans les eaux usées et donc la nappe phréatique, les rivières, les océans. On estime qu’un polar peut relâcher 1,7 gramme de plastique à chaque lessive. Ils perturbent les écosystèmes marins, comme on a pu le mesurer en analysant des moules, véritables éponges qui peuvent avoir absorbé 50 à 100 microparticules de plastique. Le procédé de fabrication même des polars est aussi pointé du doigt par les défenseurs de l’environnement, qui dénoncent un système polluant et énergivore : avant d’avoir l’apparence du polar, les bouteilles en plastique sont déchiquetées, broyées, moulues et réduites en fil synthétique. Entre la fibre écolo et la fibre synthétique, il faut donc choisir.

10.   Bouger. L’immobilité transit, tandis que le sport donne de l’endurance, a fortiori face au froid. Les plus engourdis peuvent se contenter de remuer les pieds sous la couette. C’est déjà ça, pour réactiver la circulation sanguine.

 

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