Voici les profils types des électeurs francophones
Qui vote pour qui ? L’ULB, et Pascal Delwit, nous livrent une « enquête sortie des urnes », réalisée en Wallonie le 25 mai 2014, qui trace le profil de chaque parti francophone en termes social, professionnel, d’âge, de genre, de positionnement gauche-droite…


En Europe, en Belgique, les partis sont la cible de critiques appuyées et qui se répandent, l’adhésion populaire est en baisse ou à risques, la démocratie parlementaire donne des signes d’épuisement et, dans ce beau brouillard, ne sachant plus trop où l’on va, au moins peut-on tenter de savoir où nous en sommes : une enquête « sortie des urnes » réalisée par le centre d’études de la vie politique (Cevipol) de l’Université libre de Bruxelles (ULB), en Wallonie, le 25 mai 2014, auprès de 3.500 personnes, y contribue, analysant les « pénétrations électorales » des partis francophones selon les catégories socio-professionnelles, les classes d’âge, le genre, le niveau d’études, les degrés d’optimisme et de pessimisme eu égard à l’avenir, ainsi que le positionnement sur l’axe gauche-droite. Les états-majors des formations politiques en feront leur miel.
Résultat ? « Pas de grande surprise, explique Pascal Delwit, politologue et maître d’œuvre, ce qui a l’air évident, mais ne l’est pas en réalité : l’on soutient souvent que les gens votent désormais un peu n’importe comment, dans tous les sens, à la carte, or on constate ici qu’il y a tout de même de réelles continuités et tendances sociales et politiques ».
Quoi qu’il en soit, voici donc un cliché complet du paysage politique wallon (le bruxellois suivra dans ces colonnes, dans quelques jours). Où, résume à grands traits Pascal Delwit, se dessine « un PS, parti des classes populaires salariées – ce qui est loin d’être le cas pour bien d’autres formations socialistes en Europe, en France par exemple –, un MR ancré chez les travailleurs non salariés, les indépendants, les professions libérales, alors que CDH et Ecolo apparaissent comme des partis plus transversaux socialement, également en termes de niveau d’études ».
Ceci encore : « Sur l’axe gauche-droite, les électeurs du PS et ceux du MR se positionnent nettement d’un côté et de l’autre, cela alors qu’un discours ambiant voudrait que le clivage gauche-droite s’affaisse, et avec lui l’importance du combat idéologique, et celui d’idées plus généralement. Pour leur part, le CDH et Ecolo occupent davantage le centre de l’échiquier, avec un parti centriste-humaniste au centre-droit, et un écologiste au centre-gauche », ce qui inspirera peut-être les stratèges dans chaque camp, parmi des oranges et des verts qui se cherchent (notez : les rouges ne sont pas en reste, les bleus s’interrogent tout autant).
Aux extrêmes, le PTB « a un profil d’électeurs assez proche de celui du PS mais se distingue par la part de son électorat qui se veut pessimiste, et le même phénomène s’observe, à front renversé, à droite donc, pour ce qui concerne le Parti populaire », les deux formations captant donc un électorat protestataire et qui perd confiance en l’avenir – si la crise dure, les mutations restent une inconnue, et les alternatives n’émergent pas clairement, ils ont, on s’en doute, des marges de progression. Mais l’histoire n’est pas écrite, pas même prévisible, qui s’en plaindra ?
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