Comment Hamon tente de rassembler la gauche en esquivant Macron

Benoît Hamon, Jean-Luc Mélenchon, Yannick Jadot et Emmanuel Macron. Quatre candidats à la fonction présidentielle pour autant de gauches. Depuis son intronisation à la Mutualité, le candidat du Parti socialiste n’a jamais caché sa volonté de rassembler, appelant à « dessiner ensemble un horizon commun ». Écologistes mis de côté, à six semaines du premier tour de l’élection présidentielle, Benoît Hamon atteint vaguement le stade de l’esquisse. « Il ne sera pas en mesure de regrouper Jean-Luc Mélenchon et ne souhaite pas tendre la main à Macron », estime Stéphane Rozès, politologue français et président de la société de conseil Cap. « Mais il est peut-être en situation de rassembler avec lui Europe Écologie-Les Verts ». [scald=2601417:sdl_editor_representation] L’affaire est même quasiment pliée si l’on en croit David Corman, secrétaire national des écologistes : « Nous avons très rapidement et sans ambiguïté fait savoir à Benoît Hamon que nous étions favorables à une alliance ». Mais EELV s’impatiente, en témoigne l’appel du pied de Cécile Duflot aux socialistes, qui réclame un « ralliement rapide » dans Libération. « La balle est clairement dans le camp de Benoît Hamon, estime David Corman. « Il a tout intérêt à construire une coalition d’un style nouveau autour des valeurs de l’écologie, de la solidarité, des nouvelles institutions pour bousculer le jeu en France ». Depuis l’investiture de Benoît Hamon, les équipes des candidats multiplient les rencontres pour construire une convergence de « convictions ». « Il y a une volonté de discuter, confirme Guillaume Balas, proche de Benoît Hamon. « On va commencer les choses dans l’ordre, en parlant du fond, élaborer une stratégie, mettre à plat nos projets communs ». « Hamon a terriblement restreint l’espace des écologistes », analyse Rozès qui rappelle que le parti « pèse d’ordinaire très peu et n’est aujourd’hui pas en mesure de peser sur l’élection à la présidentielle ». De fait, dans un sondage Elabe pour L’Express et BFMTV sur les intentions de vote au premier tour de la présidentielle, paru ce mercredi, le candidat d’EE-LV n’est crédité que d’1 % des voix. Une goutte d’eau comparée aux 15 % de l’ancien ministre frondeur. Mélenchon rejette Valls, les socialistes espèrent « un mouvement d’humeur » Ce qui semble en revanche beaucoup plus appétissant pour le clan Hamon, ce sont les 13 % d’intentions de vote promis à Jean-Luc Mélenchon, selon le même sondage. Mais la bataille du rassemblement s’annonce plus rude pour le candidat socialiste. « C’est beaucoup plus tactique avec Mélenchon », décode Stéphane Rozès : « Dans leur posture, l’un comme l’autre veut se montrer unitaire afin de ne pas paraître diviseur ». La situation du leader de la France insoumise est délicate : avec la victoire de l’ancien ministre frondeur à la primaire de la gauche, l’espace politique qu’il occupait hier est colonisé. Contraint, Mélenchon a dicté ses conditions à une hypothétique union : choisir entre lui et les socialistes qui ont soutenu le quinquennat de François Hollande. En somme, pas question de rejoindre Manuel Valls ou Myriam El Khomri. [scald=2601418:sdl_editor_representation] Moins catégoriques, les écologistes comprennent le rejet de Mélenchon : « J’ai toujours un problème à résumer des enjeux politiques à des personnes, explique le secrétaire national d’EE-LV, mais c’est cohérent : ces gens-là peuvent-ils se réclamer d’un projet qui réinterrogerait la loi travail ? » Sur ce point, le champion socialiste avait été clair : « Le rassemblement, ça ne commence pas par le fait d’exiger des têtes ». Guillaume Balas confirme que la main tendue à Jean-Luc Mélenchon « est toujours là », et qu’il espère que le rejet des personnalités liées au quinquennat de Hollande n’était qu’un « mouvement d’humeur » du candidat de la France insoumise. Macron-Hamon : les irréconciliables La porte n’est donc pas close. En revanche, pour Emmanuel Macron, c’est l’impasse. « Leurs projets sont très, très différents », insiste Stéphane Rozès. En refusant de participer à la primaire de la Belle Alliance Populaire, l’ancien ministre de l’Economie l’a très clairement fait sentir : il ne souhaite pas être enclavé dans la gauche socialiste traditionnelle. Et la gauche le lui rend bien : les élus socialistes qui choisiraient de parrainer le leader d’En marche ! seront exclus du parti. « Le pari de Benoît Hamon est de se montrer très unitaire pour récupérer une partie de l’électorat de Mélenchon et d’attendre que Macron sorte du bois, annonce son programme. Et là, il pourra récupérer des électeurs de gauche », résume le politologue. Alliances ou non, ce sont ces mêmes électeurs qui décideront du sort de Hamon, Mélenchon, Jadot et Macron. Et l’électorat de gauche est historiquement bien moins divisé que ses leaders. « Et spontanément plus enclin au rassemblement », rappelle Rozès. N’en déplaise à certains ego.

Votre compte

Comment Hamon tente de rassembler la gauche en esquivant Macron

Découvrez la suite, 1€ pour 1 mois (sans engagement)

Avec cette offre, profitez de :

Le fil info

1 Commentaire

Aussi en France

Incendie dans la forêt de Brocéliande: un site historique détruit (vidéo)

France: un homme décapité

Une championne du monde de ski décède dans le massif du Mont-Blanc

Un cane corso tue un chihuahua et attaque sa propriétaire: «Les blessures vont jusqu’à l’os»

Journée classée rouge: plus de 900 km d’embouteillages en France

Allez au-delà de l'actualité

À la Une

L’IRM émet une double alerte: les prévisions météo, région par région

Salman Rushdie n’est plus sous assistance respiratoire, son agresseur se serait radicalisé après un séjour au Liban

Classement de Shanghai: deux universités belges dans le top 100

Reportage Un an après, la vérité crue du régime des talibans

Norvège: un pont s’effondre, un poids lourd et une voiture tombent à l’eau

Sept terrasses secrètes avec vue où se poser ce 15 août

Gestion des salaires : quand la Belgique est à la pointe de la technologie

Combiner travail et études : voici vos droits et obligations

Voiture de société et grandes vacances : tout ce qu’il faut savoir

Les sections du site

Les services

Groupe Rossel