Nos amies les bêtes

Amateurs de trophées de chasse, d’animaux naturalisés, de bronzes animaliers, de meubles zoomorphes, de peintures aux sujets équestres, canins ou ornithologiques et de porcelaines aux motifs cynégétiques, votre heure est venue avec un rendez-vous à Wavre le 22 février dans les locaux de Phoenix Auction et le lendemain à Etterbeek chez Millon Belgique pour une vente « Royale » qui comprend une belle section animalière. Wavre La maison de ventes de la cité du Maca propose sa 2e édition de la vente d’art animalia avec un catalogue de 225 lots rassemblant l’art animalier au sens large puisqu’il touche quasi tous les domaines, de la plus petite assiette au vrai pied d’éléphant faisant office de tabouret. Dans ce même goût un peu douteux, les collectionneurs d’animaux naturalisés seront comblés avec, au choix, un pied d’autruche formant vide-poches, un œuf du même oiseau monté sur un pied en bois, un vrai croco, une hure de sanglier en cape, un trophée de cerf ou un massacre de buffle (lot 206, estimation 50-80 euros). Ces éléments du règne animal peuvent également se retrouver sous des globes anciens (comme ces coquillages, ces carapaces de tortues ou ce cobra royal) ou sous vitrines, comme cet ensemble d’oiseaux d’Amérique du Sud naturalisés, datant du XIXe siècle et attendu autour de 1.500-2.000 euros (lot 126). Des boîtes peuvent également renfermer papillons, mygales, scarabées et autres coléoptères plus ou moins exotiques. Exotique et indigène Cette faune allogène se retrouve également parmi les œuvres sculptées ou dessinées par des artistes occidentaux. Ainsi en est-il de l’imposant « Buffle » peint à l’huile par Magali De Mauroy (lot 101, estimation 700-1.000 euros), des antilopes ou des zèbres campés à l’acrylique par Marjolaine Visart de Bocarmé, de la petite « Girafe » en bronze patiné de Véronique Kalitventzeff ou de la panthère en bronze d’Erwin Peeters, estimée 8-9.000 euros (lot 140). A côté de ces sujets exotiques figurent de nombreuses œuvres immortalisant nos animaux familiers (les chiens et les chevaux sont les plus fréquents) mais aussi notre gibier. Faisans, cerfs, sangliers, perdreaux… sont les sujets de quantité de sculptures, dessins ou estampes, dont nous ne citerons qu’un bronze de 1850 montrant un sanglier solitaire dans la force de l’âge dû à Pierre-Jules Mène (lot 74, 3-4.000 euros). Un autre créneau qui pourra intéresser les amateurs qui ne craignent pas le kitsch est celui du mobilier et des accessoires composés à partir d’éléments animaliers comme les bois ou les peaux. Ainsi note-t-on ce plaid en peaux de renards, cette banquette associant bois de cerfs et cuir de buffle (lot 175, estimation 800-1.200 euros) ou ce fauteuil d’apparat garni de peau de chèvre reposant sur un piètement en bois de cerfs. Force est de constater que les bois de cerfs sont mis à toutes les sauces puisqu’on les retrouve même dans des manches de couverts ou formant les bras de lustres ! D’autres pièces utilisent l’animal comme motif d’inspiration, comme ce cheval de manège ou cet aimable éléphant à bascule en bois sculpté et polychromé (30-50 euros), ces épingles à cravates ornées d’un lièvre ou d’un perdreau ou ce bec de fontaine zoomorphe. L’imagination animalière va même jusqu’à l’étui à fusil en cuir en forme de jambon et aux porte-menus en métal argenté en forme de poissons ! On trouvera également de jolies cages à oiseaux mais aussi de vrais miroirs aux alouettes, des fusils (d’enfants) et une « Arche de Noé » peinte par Cornelis Snellinck, peintre de paysages animés actif à Rotterdam au XVIIe siècle, et aujourd’hui exposé au musée de Prague ou à la galerie Liechtenstein à Vienne (lot 100, estimation 8-12.000 euros). Cap sur Etterbeek Après la vente « Précieuses XII » qui inaugure la naissance de Millon-Belgique le 20 février, la maison de ventes franco-belge propose une vacation « Royale » trois jours plus tard. Il s’agit en réalité d’une vente plus globale que ne le laisse supposer son intitulé, avec plus de 500 lots dont une partie porte sur la taxidermie et les objets de curiosité comme les fossiles, les minéraux et autres naturalia. Géodes, ammonites, crâne de mouflon sculpté, tests d’oursins, coquillages, madrépores, gorgones… quantité de merveilles de la nature se retrouvent aux côtés d’animaux sauvages naturalisés comme des singes, civettes, calaos, cacatoès à huppe jaune, koudous et diverses chouettes dont un magnifique harfang des neiges probablement québécois (lot 271, estimation 1.200-1.500 euros). La palme revient à un impressionnant guépard rugissant (doté du certificat Cites) en quête de preneur pour 6-8.000 euros…

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