Chère Sophie Dutordoir, personne ne vous envie ce rôle
Nouvelle patronne de la SNCB, un job que personne n’envie.


Permettez-nous de vous envoyer ces quelques mots, alors que vous prenez vos fonctions à la SNCB. Une manière pour nous de saluer la joyeuse effervescence qui semble vous habiter depuis que vous avez été désignée pour exercer ce rôle qu’en fait, en Belgique, personne ne vous envie. Vous êtes bien la seule à avoir fait des bonds de joie lorsque vous avez appris cette désignation que vous désiriez de tous vos vœux : autour de vous, nombreux sont ceux et celles qui ont agité leur index sur la tempe en se disant « Mais que va-t-elle faire dans cette galère ? ».
A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire. L’adage est connu, mais là, vous faites fort : quitter votre charcuterie/traiteur qui sentait bon le Primitivo et le vitello tonato, pour cette folle entreprise qui a eu raison si pas de la peau, de la patience et surtout de la réputation des patrons qui s’y sont succédé ! D’autant que vous allez faire don de votre CV, de vos nuits, de vos jours et de vos temps libres pour la « modique » somme de 290.000 euros par an. Ce n’est pas rien, mais pour le quadruple du prix, bonus compris, il est des patrons liégeois qui dirigent des groupes plus modestes, en disposant d’argent public à foison et de l’appui d’une cohorte de béni-oui-oui.
Vous, pour ce salaire cadenassé, vous allez vous coltiner des syndicats tout puissants, des partis politiques qui considèrent le chemin de fer comme leur chose électorale, des pouvoirs fédéraux et régionaux sans vision commune, un voisin de palier (Infrabel) avec lequel deux de vos prédécesseurs se sont étripés. Et comme si ce n’était pas assez compliqué, on vous a gardé un président de conseil (le MR Jean-Claude Fontinoy, près de 70 ans !) considéré comme le deus ex machina du lieu et fait cadeau, au titre d’administrateur N-VA, d’un des plus virulents détracteurs du rail belge, par ailleurs ex-patron de l’entreprise, Marc Descheemaecker. Le ministre des Transports, François Bellot, semble, lui, vraiment disposé à vous aider – il tenait d’ailleurs à vous voir à ce poste –, mais que pèsera ce si gentil francophone face aux poids lourds flamands qui dictent notre sort ferroviaire depuis toujours ?
Certains disent, qu’à part la couleur de votre siège, vous ne pourrez pas décider de grand chose à ce poste où tout semble déjà prédéterminé : ce que vous pourrez mais surtout ne pourrez pas faire, l’argent que vous aurez mais surtout celui que vous n’aurez jamais. Même votre top management est politiquement bétonné.
Et pourtant, Chère Sophie Dutordoir, ce sont des milliers de paires d’yeux qui vous implorent, ceux de ces navetteurs – actuels mais aussi tous ceux qui n’osent plus le devenir –, qui espèrent que le miracle se produise : un train qui part et arrive à l’heure et des trajets qui, au quotidien, cessent d’être un cauchemar.
Que vous dire ? Bon courage…
Pour poster un commentaire, merci de vous identifier.
Vous n’avez pas de compte ? Créez-le gratuitement ci-dessous :
S'identifier Créer un compteQuelques règles de bonne conduite avant de réagir5 Commentaires
Entre les vieilles badernes du C.A dépensiers à souhait sur le modèle publifin et des syndicalistes subsidies par la SNCB, donc par nous, pour exercer leur capacité de nuisance et leur propension au corporatisme, son mandat tient de la gageure ..
Pour une fois, moi j'y crois ! L'égo d'une femme étant (heureusement) moins développé que celui d'un homme, j'espère qu'elle sera à l'écoute de son personnel et ira à contre-courant de ses prédécesseurs. Croyez-moi, la situation actuelle de la SNCB ne réjouit pas son personnel qui préfèrerait donner un service de qualité avec 100% de trains à l'heure, propres et confortables. La SNCB est la mal aimée des hommes politiques de droite. Mais j'y crois encore lorsque une femme prend les rennes. Pourvu qu'on la laisse oeuvrer.
60/40, la répartition sacrée de la Flandre, c'est + que dépassé! Quand va-t'on apprendre à compter autrement que par le nombre d'habitants au lieu de la surface ou les Flamands viennent s'ébattre et acheter leur seconde résidence. Quand ils ont tout eu, c'est pas encore assez!: Zeebrugge, Antwerpen, le RER... Comptez le nombre de Métro et autres publications qu'il reste Fr et Nl en fin de journée dans les gares bruxelloises et vous aurez la vraie fourchette de répartition des subsides, et les économies de papier à réaliser (pour les écolo)!
Chère Madame, pour votre cas, Ste Rita, Marchienne-au-pont.
Je lui souhaite bien du courage,,,