Les petits parcs rayonnent à l’ombre de Pairi Daiza

Entre 1,5 et 2 millions de visiteurs par an, 5.000 animaux, 470 espèces et une pluie de récompenses : le succès de Pairi Daiza grandit plus vite que les bambous que mâchonnent ses pandas stars. Une success story wallonne inédite pour un parc à thème. En quelques années, le jardin zoologique a acquis une position dominante et n’est pas près de se faire détrôner. La Wallonie compte une dizaine de parcs animaliers, certains n’étant consacrés qu’à une seule espèce (autrucherie, ferme aux bisons, parcs à gibiers…). Si le roi Pairi Daiza se taille la part du lion, que reste-t-il aux autres ? Souffrent-ils de cette concurrence ou, au contraire, sont-ils parvenus à se faire une petite place au soleil ? « Forestia se porte bien, merci pour elle », répond sans hésitation Philippe Fontaine, directeur du parc situé à La Reid, en région liégeoise. « Grâce ou à cause de Pairi Daiza ? Disons que nous n’avons pas le même objectif. Eric Domb (NDRL : le patron du parc de Brugelette) réalise un rêve, j’en réalise un autre. Mais il est clair que Pairi Daiza a amélioré l’image des parcs animaliers. » Vague verte Autre explication : les petits parcs profitent de la vague verte. « L’écologie comme les produits bios sont en vogue. Et les parcs animaliers deviennent un loisir à part entière. Raison pour laquelle nous avons beaucoup d’abonnés. » Forestia, c’est 100.000 entrées par an. Comme à Han (lire ci-dessous), le domaine mise sur la chlorophylle plutôt que sur l’exotisme pour se rendre attractif. On y croise 300 animaux issus « de nos jardins, étangs, prairies et forêts » mais aussi un mur d’escalade outdoor planté en pleine forêt et des parcours alliant sport et découverte pour les enfants dès deux ans. Un parfum d’aventure qui séduit. « Les parcs animaliers deviennent un loisir à part entière » - Philippe Fontaine Diversifier ses activités, élargir sa palette de services pour ne pas perdre des plumes, c’est aussi ce qu’a prévu de faire le parc à gibier de la Roche. Avec ses dix hectares et ses 30.000 visiteurs par an, le site géré par le syndicat d’initiative de La Roche-en-Ardenne « ne boxe pas dans la même catégorie » que les grands jardins zoologiques, comme le souligne sa responsable Anne-Michèle Archambeau. « Ce sont surtout les logeurs occasionnels qui viennent nous visiter. Par contre, nous collaborons avec les autres parcs comme Forestia, les Grottes de Han ou Rochehaut ». D’ici peu, un parcours ludique et didactique viendra rythmer la promenade sur le chemin balisé (par ici les écoles et les stages de vacances !). En juin, le parc réintroduira deux de ses loups dans la nature. « Ça, c’est porteur », s’enthousiasme Anne-Michèle Archambeau qui nous glisse également qu’un enclos à chèvres naines vient tout juste d’être créé. Une miniferme pour accueillir les visiteurs, tiens, tiens, on voit ça aussi du côté de Brugelette… Mais l’herbe est-elle aussi verte dans tous ces petits parcs wallons ? « On se porte bien mais on pourrait se porter mieux », nuance Jean-Marc Van Berg, le patron du Mont Mosan. Installé depuis plus de 30 ans sur un terrain appartenant à la ville de Huy, le futur du parc dépend surtout de la convention conclue avec la Ville, actuellement prolongée sur fin 2018. Malgré les incertitudes, Mont Mosan qui propose essentiellement des spectacles d’otaries et de perroquets, des plaines de jeu et un mini-zoo a fait le choix d’investir dans de nouvelles attractions. À cheval entre le parc animalier et le parc récréatif, il espère bientôt franchir le seuil des 80.000 entrées par an (soit 13.000 de plus qu’aujourd’hui). Et rappeler à lui les visiteurs qui ont cédé à l’appel de la forêt.

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