«Ti amo, Belgique!»

Ceci, grâce à un Steve Darcis à nouveau gladiateur dans son épreuve préférée et à David Goffin, un peu lent au démarrage, mais insaisissable par la suite. Lorenzi et Seppi peuvent invoquer la Madone, le ciel leur est tombé sur la tête, hier, et il est belge… Johan Van Herck avait dit, dès le début de cette rencontre (et même avant le forfait de Fognini), que la Belgique était favorite contre l’Italie « si du moins ses joueurs respectaient les valeurs de la Coupe Davis. » Et qui mieux que Steve Darcis pouvait indiquer la voie à suivre ? Une fois de plus, le Liégeois s’est montré combatif, inspiré, valeureux et pour finir… héroïque. Surmontant un coup de mou dans le 4e set, fort compréhensible après les semaines chargées d’émotions qu’il vient de vivre. Magnifique Darcis ! Comme à chaque fois en Coupe Davis, on se répète, mais finalement c’est tellement bon ! Les nombreux journalistes italiens connaissaient un peu Darcis, un joueur trop souvent blessé sur le circuit pour marquer les esprits, mais là, ils ont découvert Mister Coupe Davis. « Pourquoi je suis capable de me sublimer ainsi dans cette épreuve ? Parce que c’est toujours spécial de jouer pour ton pays, devant la foule, pour l’équipe et pour un staff qui te permet d’être fit à plus de 100 %, ce qui n’est pas toujours le cas sur le circuit. Ici, tu ne joues pas que pour toi et c’est ce que j’aime ! » Il avait promis de mettre David Goffin sur orbite, il a tenu parole ! Et le nº1 belge n’a pas raté la cible, même s’il a été bousculé par Seppi jusqu’à… 2-4 dans le premier set (score final 6-4, 6-3, 6-3 en 2h08). « Ce ne fut pas qu’une formalité », sourit un David Goffin qui enregistre sa 16e victoire (pour seulement 3 défaites) après juste 5 ans de Coupe Davis. « Le début du match ne fut pas facile. J’ai été surpris, il jouait vite. Il a été très agressif et je me suis retrouvé un peu sur les talons… J’ai dit à Johan qu’il me fallait un peu de temps pour trouver le bon rythme. Le temps jouait en ma faveur. Je me suis à jouer plus long, à dicter plus le jeu, et lui, a commencé à forcer et à commettre des fautes. Finalement, c’est bien aussi de m’en être sorti en trois sets… » C’est désormais souvent le tarif qu’applique un nº1 belge à la concurrence en Coupe Davis… Une fameuse force de frappe pour enfoncer le clou, ici italien, après la furia de Mister Coupe Davis. « Mister Coupe Davis, il est dans notre équipe et si je dois rester son parfait co-pilote, moi, ça me va », rigole un Goffin aussi conquis par ce fameux esprit Coupe Davis. « David m’a encore impressionné dans la manière dont il a géré ce match », commentait à son tour Johan Van Herck. « Il a vraiment montré que dans les moments importants, il était là. Steve a, lui, su surmonter tous les petits doutes qui s’étaient installés après des semaines difficiles, et oui, je suis un capitaine très satisfait de pouvoir mener 2-0 après cette première journée. C’est un score qu’on espérait, dont on rêvait et, comme le dit David, c’est la situation parfaite pour aborder la suite… » Justement, la suite, c’est ce double samedi (dès 15h) avec une paire Bemelmans-De Loore qui pourrait décrocher le point décisif, sans doute contre le duo Bolelli-Seppi. « Évidemment qu’on veut décrocher ce 3e point le plus rapidement possible », reprend Van Herck. « Ce serait super pour Ruben et Joris d’enchaîner avec un troisième succès d’affilée en s’inspirant des valeurs qu’on a encore vues ce vendredi dans l’équipe. C’est aussi important de montrer qu’on a trouvé un bon double dans cette équipe. On se donnera à 100 % pour gagner ce match… et la rencontre ! » Tout ça avec le soutien d’un public qu’on n’a peut-être jamais vu aussi nombreux derrière son équipe de Coupe Davis. « Oui et Steve l’a dit, c’est peut-être la première fois qu’on remplit une salle vraiment pour nous. C’est beau à voir. Je pense que notre dernier succès en Allemagne a suscité pas mal d’engouement et puis on a aussi David dans l’équipe. Un gars du top 10 qui est un vrai moteur pour le sport belge et qui fait vivre le tennis en Belgique. On a aussi une équipe proche de son public et ça aide aussi. Tout ça, c’est le fruit d’un long travail, je peux vous l’assurer, mais ça fait évidemment énormément plaisir à voir… » Ce week-end de Coupe Davis se résume facilement pour la Belgique. Il reste deux jours, trois matches et… un petit point à prendre pour retrouver les demi-finales mondiales de l’ère Open, comme en 1999 et 2015 !

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