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Stade national: et maintenant?

Pour les députés bruxellois verts Arnaud Pinxteren et Arnaud Verstraete, il est temps de passer à un autre projet sur le plateau du Heysel. Ils proposent une « Cité des sports » dédiée au sport de haut niveau mais aussi amateur.

Carte blanche - Temps de lecture: 4 min

Pour celles et ceux qui en douteraient encore : il n’y aura pas d’Eurostadium. Du moins pas avant 2020. À moins que…

À moins que Ben Weyts, le ministre (très) flamand de l’Aménagement du Territoire n’effectue un virage à 180º et accepte de vendre deux parcelles de sol flamand. A moins que, subitement, malgré les nombreux problèmes posés en termes de mobilité et d’incidences environnementales, les permis d’environnement et d’urbanisme ne soient octroyés. A moins que le RSC Anderlecht estime tout à coup que ce projet est réaliste et qu’il soit désormais prêt à débourser quelque 300 millions d’euros pour un stade trop grand, qui ne lui appartiendra pas. A moins que l’Union belge de football n’appuie enfin le projet. A moins que tous ses opposants décident, malgré leurs sérieuses réticences, de ne pas initier de procédures de recours…

Cela fait beaucoup de conditions. Beaucoup trop. Il est sans doute plus probable de voir les Diables rouges remporter la prochaine Coupe du monde et le prochain Euro que de disposer d’un stade dernier cri fonctionnel en 2020.

Mais cela veut aussi dire, qu’aucun match de cet Euro ne se déroulera en Belgique, ce qui est naturellement regrettable.

Une culture politique mégalomane et opaque

Comment en est-on arrivé là ?

Depuis de nombreuses années, les écologistes suivent avec intérêt, et de près, le dossier du nouveau stade national. Très vite, des dysfonctionnements sont apparus, ce projet étant caractérisé par une vieille culture politique que l’on pourrait qualifier de mégalomane et opaque. En outre, certains mandataires politiques semblent y voir une occasion unique pour immortaliser leur vie politique et en faire l’aboutissement ultime de leur carrière.

Dans ce dossier, tous les accords ont été conclus trop rapidement entre des personnes qui se connaissent, loin des regards indiscrets ou d’un indispensable contrôle démocratique. On a généreusement jeté l’argent des contribuables par les fenêtres, des propriétés publiques ont été cédées quasi gratuitement… Tout a été consigné dans des documents que personne n’a pu consulter.

En dehors de ce cercle d’initiés, une belle histoire a été narrée pour tenter de convaincre les membres des différents gouvernements ainsi que la population : ce stade ne coûterait rien aux contribuables, on trouverait une autre localisation pour le Mémorial Van Damme, de nouveaux investissements dans les infrastructures de mobilité ne seraient pas nécessaires… Autant de promesses qui seront abandonnées une à une.

Privatisation des bénéfices, collectivisation des coûts

Depuis trois ans, à force de questions et d’interpellations, il apparaît de plus en plus clairement que l’intérêt général a été sacrifié pour réaliser le rêve de quelques-uns. Privatisation des bénéfices et collectivisation des coûts semblent ici aussi constituer la règle. Le montage nébuleux envisagé conduit en effet les pouvoirs publics à devoir débourser plus de 300 millions d’euros sans garantie de retour sur investissement. Ces dépenses publiques portent sur l’exploitation du stade (4,1 millions €/an pendant 30 ans), le parking (80 millions €), la sécurité (1,1 million €/an pendant 30 ans), les avantages fiscaux (4 millions €) ou encore sur les frais d’avocats déjà engagés (1,3 million €). Par ailleurs, aucune solution n’a été dégagée pour le Mémorial Van Damme.

Pour une « Cité des sports » au Heysel

Et maintenant ?

S’il se confirme que l’objectif de l’Euro 2020 ne peut plus être atteint, il est alors possible et souhaitable d’envisager un projet alternatif. Un projet qui soit cette fois transparent et participatif, ouvert à différentes disciplines et aux équipes sportives de Bruxelles comme des communes limitrophes.

Groen et Ecolo proposent la réalisation d’une « Cité des Sports ». Une infrastructure nationale moderne implantée sur le plateau du Heysel qui serait portée par les différents pouvoirs publics concernés. Elle répondrait aux besoins des clubs et de la population. Une telle « Cité des Sports » accueillerait des matchs au sommet, mais aussi des compétitions amateurs.

Alors que l’Eurostadium divise, nous voulons créer un lieu qui rassemble, tant les disciplines sportives que les gens. Un espace pour les compétitions de tout niveau et pour la pratique des sports sous diverses formes. Pour faire mieux, il n’est jamais trop tard.

 

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