Que vont devenir Fillon, Valls, Hamon et cie ?

L’une des leçons à tirer de cette présidentielle réside incontestablement dans le coup de balai des ténors, qu’ils soient de droite ou de gauche. François Fillon, Nicolas Sarkozy, Benoît Hamon et Manuel Valls font partie de ces hommes politiques présents depuis des lustres sur la scène française et dont l’avenir est aujourd’hui bien flou. [scald=2756775:sdl_editor_representation] Côté socialiste, les choses sont compliquées : la gauche existe, mais le pôle de gravité s’est singulièrement déporté vers Jean-Luc Mélenchon. Et ce n’est pas la seule division. Les anciens frondeurs, dont fait partie le candidat malheureux du premier tour Benoît Hamon, sont isolés. Le reste de l’appareil socialiste, et son secrétaire général Jean-Christophe Cambadélis, se dit « plus raisonnable » et s’arrimerait bien à l’attelage macronniste. « Benoît Hamon n’a pas vraiment compris ce qui se jouait dans cette élection », estime Brice Teinturier, politologue de l’institut Ipsos. Valls place ses pions Résultat des courses : il n’a pas eu le réflexe de survie de Manuel Valls. L’ex-Premier ministre et candidat aux primaires socialistes avait vite compris que les élections pour un PS autonome, en dehors de l’exécutif, s’annonçaient bien sombres… « Benoît Hamon a échoué. Lourdement, même, enchaîne le politologue. Il ne peut pas incarner le renouvellement proposé par Emmanuel Macron, contrairement à Manuel Valls. Lui a échoué dans l’élection interne mais ne s’est pas brûlé à la présidentielle. Il peut être un allié objectif d’Emmanuel Macron, certes encombrant, mais un allié tout de même. Ils ont des points communs d’un point de vue idéologique et peuvent faire un bout de chemin ensemble. » [scald=2756776:sdl_editor_representation] Manuel Valls, éjecté au premier tour de la primaire socialiste, a en effet rapidement frappé à la porte d’En Marche ! en prêtant allégeance, sur la foi de son appartenance à « la maison des progressistes ». Mais stratégiquement parlant, s’il voulait devenir président, le candidat Macron ne pouvait hériter… de l’encombrant « héritage Hollande ». Maintenant qu’il est aux portes de l’Elysée, la donne est évidemment différente. « Manuel Valls a sans doute un avenir. Il a très vite compris ce qu’il se passait dans la période post-primaires, que Benoît Hamon ne menait pas véritablement de campagne présidentielle et que ce serait la Berezina », explique Stéphane Rozès, président du cabinet Conseils, analyses et perspectives (CAP). Soit Manuel Valls arrive à orienter le Parti socialiste dans une alliance avec le macronnisme, soit il s’intègre au macronnisme, en étant le pôle « socio-démocrate ». La partie n’est pas forcément perdue d’avance : « Le nouveau président de la République a besoin d’une majorité absolue pour mener à l’Assemblée ses réformes à bien. Ce n’est pas parce qu’il a été élu qu’il décide de tout », note le politologue. [scald=2756774:sdl_editor_representation] [scald=2756772:sdl_editor_representation] Fillon out Stéphane Rozès se montre beaucoup plus pessimiste sur l’avenir de Nicolas Sarkozy, surtout, et de François Fillon. « Il n’a plus aucun avenir en politique. François Fillon, comme Nicolas Sarkozy, portent une responsabilité énorme dans le fait que le peuple de droite n’a pas eu un représentant des Républicains qualifié au second tour. » Alors qu’il y a un an encore, personne ne semblait mettre en doute la victoire même de la droite dans cette élection… Dès le premier de bureau de parti, on a senti que François Fillon se replacerait bien en ordre utile pour les législatives (à Paris) mais sa route a été rapidement barrée par une bonne partie de ses pairs. La place de Nathalie Kosciusko-Morizet serait gardée au chaud… [scald=2756826:sdl_editor_representation] De là à dire que François Fillon est définitivement enterré, c’est peut-être aller vite en besogne : le 24 septembre, la moitié du Sénat, après élections, sera renouvelé. La rumeur bruit qu’un certain François Fillon y prendrait bien place… « Personnellement, je n’y crois pas trop, relève Brice Teinturier, de l’institut Ipsos. Il pourra continuer à peser sur un plan idéologique, par réseau ou influence, mais il ne peut plus prétendre à une fonction de premier plan. La défaite était vraiment trop lourde… »

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