Donald Trump, le catalyseur de luttes

Ils sont près de 10.000 (et peut-être plus) à se préparer à marcher dans les rues de Bruxelles mercredi alors que le président des Etats-Unis Donald Trump entame sa visite diplomatique. Féministes, activistes environnementaux, défenseurs des droits de l’homme, militants anti-racistes, partisans du non-interventionnisme au Moyen-Orient ou encore manifestants pour la cause palestinienne ont un message à lui faire passer : « Pour la paix, pour les droits sociaux, pour un monde durable et contre le sexisme, le racisme et la discrimination », plaide le collectif Trump not welcome. [scald=2769047:sdl_editor_representation] Le président américain, en effet, cristallise le mécontentement. Son passé d’homme d’affaires, son retour en arrière sur les oléoducs – le projet pharaonique Keystone XL devrait voir le jour après des mois de blocage –, son interventionnisme au Moyen-Orient, sa volonté exprimée de sortir de l’accord de Paris, son décret anti-immigration visant les pays musulmans ou encore ses propos fort déplacés envers les femmes (« Attrapez-les par la chatte », conseillait-il, mi-moqueur mi-sérieux à un animateur de télévision)… Pour 71 organisations, ce sont autant de bonnes raisons de rejoindre le mouvement. [scald=2769049:sdl_editor_representation] Les organisations civiles (ASBL, ONG et autres) avaient préparé leur plan de bataille anti-sommet de l’Otan, prévu de longue date. Mais avec les résultats des élections américaines, la mobilisation a pris une autre ampleur. « Lorsque Barack Obama était venu à Bruxelles, nous étions quelques centaines. Après le 9 novembre 2016, j’ai compris que nous serions beaucoup plus nombreux », témoigne Lars, un militant de l’ASBL M3M. Ces dernières années, seule la Grande parade (en 2014) et la lutte contre les mesures d’austérité avaient rassemblé aussi largement, selon de nombreux militants. Un consensus « D’une manière générale, Trump va à l’encontre des valeurs progressistes », résume Samuel Liaeter, de Climate Expresse, l’une de ces ONG impliquées. Outre la personnalité clivante du président, c’est aussi la manière dont son discours s’est infusé dans la société que veulent dénoncer certains participants. « On est contre cette “trumpisation”, contre tous ceux qui ont la même démarche politique : aux Etats-Unis comme dans notre pays. Là-bas, on détricote l’Obamacare, ici, on remet au travail des malades de longue durée. », plaident les Jeunes FGTB. « Le discours de Trump impacte les prises de paroles et certains politiques en Belgique », regrette Hafida Bachir, présidente du mouvement Vie féminine. Elle pense notamment aux dérapages Twitter de Theo Francken sur les migrants. « Il n’y a plus de tabous aujourd’hui, soupire la militante féministe. Ce genre de discours était impensable de la part d’un membre du gouvernement il y a quelques années. » Sur les militants de la première heure se sont en effet greffés les partis politiques plus traditionnels (SP.A, PS, Groen, Ecolo, PTB), mais aussi les syndicats (CSC, FGTB, CNE). Les organisateurs se félicitent d’avoir des relais dans les parlements mais ne souhaitent pas que ces organisations plus « classiques » tiennent le haut du pavé. Du côté des partis politiques, on n’a de toute manière jamais envisagé de se mettre particulièrement en avant. Alors certes, entre les dizaines d’organisations engagées, on n’est pas forcément toujours d’accord ni sur la méthode ni sur le message à faire passer. Mais les organisateurs soulignent qu’il y a, malgré tout, un consensus pour lutter, au-delà de l’individu lui-même, contre le « trumpisme » : « Cette politique de droite populiste, on la retrouve partout, y compris chez nous. Et c’est là dessus qu’on réagit. » [scald=2769048:sdl_editor_representation]

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