Canada: une entreprise transforme le CO2 en combustible (vidéo)

Fondée en 2009 au Canada par David Keith, un climatologue de l’université de Harvard, la société a reçu le soutien financier d’investisseurs privés comme le milliardaire américain Bill Gates, et a aussi été dotée de subventions publiques.
« Il est maintenant possible de prendre le CO2 de l’atmosphère et de l’utiliser comme un combustible qui, combiné à l’hydrogène, produit une énergie zéro émission », a expliqué Adrian Cordless, PDG de Carbon Engineering.
« Ces combustibles synthétisés présentent l’avantage de pouvoir être utilisés dans les systèmes existants » de production d’énergie, a-t-il ajouté, sans avoir à modifier « les 30 milliards d’infrastructures existantes dans le monde destinées à la production d’énergies fossiles. »
En attendant que des énergies alternatives soient développées, « il n’y a pas beaucoup d’options pour alimenter les avions ou les automobiles et c’est pour moi ce qui est le plus stimulant », a indiqué M. Cordless.
Respect des autochtones
Dans la petite localité au nord de Vancouver, l’implantation de cette activité particulière a été bien accueillie par la communauté autochtone des Squamish, satisfaite du respect de la tradition des Première nations de prendre soin de leur cadre de vie et de la nature. Et ceci même « si nous devons nous adapter à la vie moderne », a souligné le conseiller municipal Chris Lewis.
Pour Mark Jaccard, professeur en énergie renouvelable à l’université Fraser de Vancouver, cette technologie est comme la promesse de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) responsables du réchauffement de la planète.
« Ce que les hommes devraient faire c’est soit ne pas utiliser les combustibles fossiles ou bien les utiliser et capturer le gaz carbonique pour éviter qu’il ne se répande dans l’atmosphère » et cette entreprise fait les deux, s’est félicité M. Jaccard.
D’autres sociétés dans le monde expérimentent aussi la captation du CO2 dans l’air mais le procédé de Carbon Engineering est unique car il peut être industrialisé à une large échelle à des coûts raisonnables, a assuré M. Corless.
« L’activité de l’unité de Squamish a commencé en juin et a déjà aspiré 10 tonnes de CO2 », a-t-il ajouté.
Carbon Engineering, fort de l’expérience de cette unité pilote, veut lancer sa première usine d’ici 2017, pour un investissement de l’ordre de 200 millions de dollars.
« Nous devrions être en mesure de vendre du combustible synthétique dès 2018 », a prévu M. Corless, qui sera complémentaire des batteries pour les véhicules hybrides ou pour des systèmes à l’énergie solaire.
« Les économies sont attractives » et potentiellement intéressantes a estimé Hadi Dowlatabadi, expert en changement climatique à l’université de Colombie-Britannique de Vancouver, donnant du crédit à cette technologie.