Kris Peeters : «Il faut moderniser le droit de grève»
en compte le droit au travail.

« Le droit de grève doit être adapté à l’époque dans laquelle nous vivons, a-t-il dit à nos collègues du Standaard. Je demande aux syndicats de se mettre au travail pour procéder à cette actualisation. »
Le vice-Premier argumente : « Ce qui se pratiquait dans les années 80 et 90 n’est plus accepté aujourd’hui. L’exercice du droit de grève doit être adapté aux circonstances d’aujourd’hui. Les gens ont de plus en plus de réticences avec la grève. En cas de grève, ils veulent exercer leur droit au travail, mais cette possibilité ne leur est pas toujours laissée. »
Concrètement, les limites du droit de grève sont actuellement fixées dans le « gentlemen’s agreement » (engagement sur l’honneur) que les patrons et les syndicats ont conclu en 2002. « À l’époque, je siégeais sur le banc patronal », rappelle Peeters. Cet accord stipule entre autres que les syndicats « recommandent à leurs membres d’éviter tout recours à la violence physique ou matérielle lors des conflits collectifs et de garantir la préservation de l’outil de travail ». Peeters demande aux partenaires sociaux d’actualiser cet accord.
L’appel de Kris Peeters n’arrive pas par hasard. C’est une forme de réponse à une initiative du MR, prise ce week-end, de déposer à la chambre un projet de loi consacrant le droit au travail. Cette proposition, à la portée essentiellement symbolique, sera soutenue par le VLD et la N-VA. Mais avec son appel, le vice-Premier tente de rendre l’initiative aux syndicats, en accord avec les employeurs. Il ne s’en cache pas. « Il est préférable que les partenaires négocient cela entre eux, plutôt que de régler cela par la loi. Le respect du dialogue social amènera de bien meilleurs résultats. »