Béa Johnson: «Économiser grâce au Zéro Déchet»




Cette réduction des déchets à la source, la française Béa Johnson en a fait son cheval de bataille. Elle est la porte-parole mondiale du mode de vie « Zéro déchet », éponyme de son best-seller. Avant sa venue chez nous pour la COP21, elle nous explique quelques astuces qui lui ont permis de réduire les déchets de sa famille à… un kilo par an.
Pour éliminer les déchets de sa vie, par quoi commencer ?
Par savoir dire non. Quand on vous tend quelque chose, comme un échantillon de produit, un sac en plastique ou un bic gratuit dans une conférence, demandez-vous si vous en avez besoin. Les accepter équivaut à dire « je veux un avenir rempli de ces déchets ». Après avoir refusé le superflu, vient la seconde étape : il faut réduire le nécessaire…
Votre garde-robe tient toute entière dans un bagage à main. Comment faites-vous pour vivre avec si peu ?
Le secret, c’est la multifonctionnalité. Et il s’applique à tout : on n’a pas beaucoup d’objets mais, leur utilité est très pensée. Par exemple, ma centaine de bocaux en verre me sert à prendre la nourriture en vrac au magasin, mais aussi à la transporter et à la conserver. Quand j’ai une soirée à la maison, je m’en sers aussi comme vase pour la déco. J’ai fait de même avec ma garde-robe. Chaque vêtement peut être porté superposé ou non, ce qui augmente le nombre de tenues possibles. Par exemple, ma petite robe noire. Je peux la mettre avec un pull, des collants et des bottes pour aller me balader dans la campagne ou la mettre sans collant avec un blazer et des talons hauts pour aller à un mariage. La même robe me permet de faire ces deux choses. C’est la même chose pour tous les objets qu’on a choisis.
Même pour les produits d’hygiène ?
Bien sûr. Pour se laver les cheveux, la tête, le corps mais aussi pour se raser, on utilise le même pain de savon d’Alep vendu sans emballage. C’est donc un seul produit au lieu de quatre. Quelle place gagnée dans les placards ! Le zéro déchet simplifie la vie et fait faire des économies.
À combien se chiffrent-elles ?
Avec la simplicité volontaire, on a fait 40 % d’économie ! En achetant en vrac notre nourriture, nos boissons et tous les produits liquides : on ne gaspille plus. Et puis on économise le coût de l’emballage, lequel représente 15 % du prix d’un produit emballé. Aussi, on achète de qualité et d’occasion et on a remplacé les objets jetables par une alternative réutilisable. Cela s’est traduit par des économies cumulables à long terme.
Pour l’entretien, le vinaigre blanc se profile comme le produit miracle…
C’est le marketing qui a dit qu’il fallait un produit pour nettoyer le sol, un autre pour les fenêtres, pour l’inox, les wc etc. Avant, sous mon évier, c’était rempli de produits toxiques. Jusqu’à ce que je me rende compte qu’on peut nettoyer sainement sa maison de fond en comble avec de l’eau et du vinaigre blanc.
Vivre en mode zéro déchet, fait-il gagner du temps au quotidien ?
Oui car le moins on a, le moins il faut nettoyer, entretenir, réparer, jeter etc. On a donc plus de temps pour s’amuser et passer de bons moments. La simplicité volontaire fait de la place dans votre vie pour ce qui important.
Noël approche. Quels cadeaux s’offre-t-on dans une famille « zéro déchet » ?
On s’offre des cadeaux d’expérience. Cette année, on passera Noël en Guadeloupe. Ce sera l’occasion d’offrir à mon fils Max son certificat de plongée sous-marine. On fera du canyoning aussi. Pour son anniversaire, je lui ai offert un saut en parachute : sur la vidéo, on le voit sourire sans arrêt pendant 6 minutes. Ça, c’est précieux ! Le mode de vie zéro déchets, c’est être axé sur le verbe être ; et non sur le verbe avoir.
Le livre de Béa Johnson : Zéro déchets, 100 astuces pour allége sa vie. Edition les arènes.