Niveau d’alerte maximum: la population prise en otage, le pouvoir des terroristes

C’est un cauchemar, parce que cette menace qu’on nous dit toujours extrêmement grave, ne peut cependant plus empêcher le retour des citoyens à la vie normale, sous peine de provoquer une crise de nerfs collective.
Bruxelles – et la Belgique – offre ainsi au monde l’image d’une population et d’un pouvoir pris en otage par des terroristes qu’on dit toujours tapis dans la capitale et prêts à passer à l’acte, et dont la patience pourrait, hélas, au « jeu » du chat et de la souris, être supérieure à celle des politiques et des forces de l’ordre.
Prolonger l’alerte maximum et rouvrir les écoles ? Suite à l’annonce faite hier par un Premier ministre qu’on sentait très impliqué et très soucieux, les questions sont plus nombreuses que jamais, le désarroi aussi. Seule l’annonce d’une victoire sur ces « ennemis » de l’ombre pourrait nous sortir de cette situation. Mais quid si la Belgique doit vivre durant des semaines avec l’idée que le pire est possible chaque jour, sans prise sur les événements ?
La situation est d’autant plus infernale qu’au front « terroriste » – le plus crucial –, Charles Michel doit en ajouter quatre autres : 1) une partie de la population pourrait ne plus supporter de faire les frais collatéraux de cette recherche de suspects dans ses quartiers, ses immeubles, se sentant « facialement » assimilée ; 2) l’étranger fait un procès public à une Belgique perdue dans son état d’urgence ; 3) combien de temps les différents partis aux niveaux de pouvoir vont-ils se montrer solidaires dans cette aventure dont ils voient mal la fin, mais très bien les risques politiques ? ; 4) combien de temps le PS va-t-il accepter que la N-VA, faisant fi de l’union nationale, profite de ces événements pour lui coller la responsabilité du « djihadisme » belge, pour cause d’« islamo-socialisme », comme l’écrit un sénateur nationaliste (et député flamand) dans ce journal?