Erdogan à Poutine: «Prouve qu’on achète du pétrole à Daesh et je démissionne»

Ce lundi, en marge de la COP21, Vladimir Poutine l’assurait : « Nous avons toutes les raisons de penser que la décision d’abattre notre avion a été dictée par la volonté de protéger ces chemins d’acheminement de pétrole vers le territoire turc. »
► Lire aussi : Poutine : « La Turquie a abattu l’avion russe pour protéger le trafic de pétrole de Daesh »
Des accusations « immorales »
Le bras de fer se poursuit ce mardi avec la réaction du président turc glanée au détour d’un couloir de la COP21 : « Si ces allégations sont avérées, si tu prouves qu’on achète du pétrole à Daesh, je ne resterai pas à mon poste », a dit Recep Tayyip Erdogan. Et s’adressant à Vladimir Poutine : « Et toi, y resterais-tu ? »
Pour Erdogan, les accusations de son homologue russe sont « immorales » : « Nous ne sommes pas indélicats au point de faire ce genre de commerce avec une organisation terroriste ». Le chef d’état turc réclame des preuves : « Qu’ils vident leur sac et nous viderons le nôtre ».
Le courroux de Moscou se fait ressentir
Ouvriers turcs expulsés, hommes d’affaires interpellés, centre culturel fermé : une semaine après le crash du bombardier russe, la communauté turque de Russie commence à ressentir les effets de la colère de Moscou.
Barack Obama a exprimé mardi les craintes des Occidentaux de voir la lutte contre « l’ennemi commun », l’organisation l’Etat islamique, éclipsée par les vives tensions entre la Russie et la Turquie, une alliée de poids de l’Otan qui lui a promis de lui venir en aide.