Transition énergétique: l’Allemagne progresse

Un tiers de l’électricité consommée en 2015 est produite grâce aux renouvelables.

Temps de lecture: 3 min

Les énergies renouvelables ont couvert en 2015 un tiers de la consommation d’électricité allemande. C’est en partie grâce à un bond de 50 % de la production éolienne, selon des chiffres publiés jeudi. Cependant, le rythme d’installation de nouvelles capacités a ralenti.

La part des renouvelables dans la consommation de courant est passée à 32,5 %, contre 27,3 % l’an dernier, selon les chiffres compilés par le think tank Agora Energiewende, spécialisé dans l’analyse de la transition énergétique. Au début de la décennie, cette part était encore de 17 %, en 2000 de 6,5 %.

« 2015 entrera dans l’histoire comme l’année au cours de laquelle les renouvelables ont dominé de loin le système électrique », a commenté Agora.

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En termes de production d’électricité, la part des renouvelables – éolien, solaire, biomasse et hydroélectricité – pointe à 30 %, contre 26 % en 2014. Le charbon lui vole néanmoins toujours la vedette, avec une part cumulée de 42 % pour le lignite et la houille.

La fin du nucléaire

L’Allemagne, qui va fermer toutes ses centrales nucléaires d’ici 2021, a pris le virage des renouvelables à la fin des années 90, et a renforcé ses efforts après la catastrophe de Fukushima, en 2011.

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Le courant vert est fortement subventionné, et prioritaire dans l’alimentation du réseau. La part des énergies propres doit passer à 50 % de la consommation d’électricité en 2030, et 80 % en 2050. L’objectif pour 2020, 35 %, est déjà à portée de main.

L’année dernière la production de l’éolien, sur terre et en mer, a bondi de 50 %, selon Agora, à la faveur de vents forts au début et à la fin de l’année. Le photovoltaïque a profité d’un bon ensoleillement à l’été.

Réduction des subventions

Toutefois, les effets de la politique du gouvernement, qui réduit graduellement les subventions pour limiter les coûts de la transition énergétique, se sont fait sentir en 2015 : le niveau des nouvelles capacités installées devrait avoir sensiblement diminué par rapport à l’année précédente, anticipe la fédération des énergies renouvelables BEE, notamment dans le solaire et la biomasse, premières victimes des coupes.

En outre « la transition énergétique est trop limitée au secteur de l’électricité », critique Hermann Falk, directeur de la BEE, qui déplore que « le potentiel dans le chauffage et les transports reste largement inexploité. »

«  Les chiffres records de 2015 reposent sur le développement soutenu (des capacités) en 2014 », a également commenté Niklas Schinerl, de Greenpeace, « mais depuis la politique dénuée d’ambition du gouvernement a freiné la transition énergétique. »

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