La viticulture raisonnée, le meilleur compromis?

Une approche à mi-chemin entre le conventionnel et le bio.

Temps de lecture: 3 min

Nous continuons notre parcours à travers les différents labels présents sur les étiquettes de nos nectars favoris. Après avoir présenté les vins conventionnels, et avant de se pencher sur les vins bios, penchons-nous sur les vins issus de la viticulture raisonnée.

Origine

Le concept de viticulture raisonnée est apparu aux alentours des années 90. C’est une réponse aux dérives de l’agriculture industrielle et sa logique de calendriers de traitements standards avec des produits chimiques agressifs sans qu’on ne se pose sur la pertinence de ces traitements. Suite à ces dérives, la terre perdait de la vie (notamment en termes de vers de terre), les racines des vignes ne restaient qu’en surface, les vignes perdaient leur système immunitaire naturel et les microbes développaient des formes résistantes aux traitements de synthèse.

Ces dérives interpellaient les vignerons, avaient des effets négatifs sur la qualité du raisin (et donc du vin) mais aussi la viabilité économique de l’exploitation (augmentation des coûts de traitement). Sans abandonner les produits de synthèse, des vignerons ont remis en question leur utilisation abusive et ont décidé de « raisonner » leur utilisation et d’avoir une approche globale sur toute l’exploitation et plus seulement une approche réservée à la vigne.

Définition

La viticulture raisonnée se définit comme une viticulture respectueuse de l’environnement, économiquement viable pour le producteur. Ses méthodes vont chercher à maintenir une diversité biologique de l’écosystème viticole et de ses alentours. La grande différence avec le bio est cette possibilité, d’avoir recours à des produits de synthèse.

Il existe également une définition légale.

On se situe donc à mi-chemin entre une démarche conventionnelle et une démarche biologique. Cette approche prône une grande observation de la météo et de la terre pour apporter une réponse adaptée aux besoins d’une situation précise dans un objectif de diminution de l’utilisation des traitements agressifs. Tout est basé sur l’observation et la réflexion.

Quelques mesures concrètes

Quelques exemples non exhaustifs  :

1.  Il est préconisé de labourer les sols et limiter au maximum l’utilisation de désherbant ;

2. De ne pas pratiquer de désherbage en totalité ;

3. De limiter l’utilisation d’insecticide et traiter avec des produits respectueux de l’environnement ;

Label de reconnaissance : « Terra Vitis » et « Haute Valeur Environnementale »

Cette charte étant une déclaration de bonne intention sans contrôle externe, des vignerons se sont associés en 1998 et ont créé le label indépendant « Terra Vitis ». Un nouveau label étatique, non spécifique à la viticulture, « Haute Valeur Environnementale », est arrivé en 2012 suite aux travaux du Grenelle de l’environnement. Toute exploitation « Terra Vitis » est directement reconnue « HVE ».

L’agriculture raisonnée certifiée «  Terra Vitis » correspond à des démarches globales de gestion d’exploitation (dans les vignes et dans le chai) qui visent à renforcer les impacts positifs des pratiques agricoles sur l’environnement et à en réduire les effets négatifs, sans remettre en cause la rentabilité économique des exploitations.

Les grands principes « Terra Vitis »

1. Concilier le respect de l’environnement et la rentabilité économique des exploitations. Il n’existe pas en effet de viticulture durable sans exploitations viables.

2. Faire évoluer annuellement ce cahier des charges en fonction des avancées de la recherche.

3. Favoriser le développement de la biodiversité en maintenant un écosystème viticole vivant.

4. Assurer la transparence des interventions et des pratiques avec un système de traçabilité très strict (vigne et vinification).

5. Contrôle par un organisme certificateur indépendant.

Conclusion  :

La démarche de l’agriculture raisonnée est une bonne évolution qui remet en cause l’utilisation abusive des produits de synthèse, vers des vins à l’identité plus naturelle avec une plus grande importance donnée au terroir. Ils permettent de proposer sur le marché des produits économiquement accessibles à la majorité tout en assurant la pérénité de l’exploitant. La vision d’une approche globale sur toute l’exploitation est également à souligner.

 

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