Le livre de Moureaux sur Molenbeek? «Une controverse et un outil pour comprendre»

Quel était l’état d’esprit de Philippe Moureaux au moment de l’écriture de ce livre ?
« On ne peut pas dire qu’il est serein ou apaisé. On voit qu’il a des doutes, il avoue à demi-mot qu’il a commis des erreurs en expliquant, par exemple, son échec à propos de la mixité sociale. Au-delà de tout cela, ce livre est un plaidoyer pro domo contre les attaques qui l’ont touché. On pense par exemple aux attaques concernant sa responsabilité sur les attentats du 13 novembre. »
Beaucoup d’internautes le pensent : peut-on parler d’une sortie ratée ?
« Il faut reconceptualiser : le lendemain des attentats du 13 novembre, il a été pris à partie par certains partis politiques et il n’a eu qu’un soutien relatif de son propre parti. On l’a cité comme le responsable de la montée du radicalisme. Il a donc tenu à réagir aux arguments, aux agressions dont il a été victime. »
Est-ce que ce livre peut être considéré comme un outil de compréhension ?
« Oui, c’est même l’utilité de base de ce bouquin. Outre le fait d’être un plaidoyer basé sur un ensemble de faits, il est également considéré comme un outil polémique. Ce livre permet également de montrer la difficulté que nous avons tous à cerner ce qui est en train de se produire : comment comprendre la montée du radicalisme ? La réalité est très complexe à décoder, à décrypter et ce livre peut être un outil pour essayer d’aider à sa compréhension. »
Peut-on le considérer comme un livre testament ?
« Politiquement, je pense. Il n’est plus au poste de bourgmestre de Molenbeek depuis 2012, plus sénateur depuis 2014. Dans ces conditions, on peut donc dire que c’est un livre testament. »