Nucléaire: «Notre sécurité est en jeu»

Retour sur un dossier qui a été largement débattu lors du dernier conseil communal. Pour les Ecolo, le MR liégeois est « mal pris » au sujet du nucléaire.

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Pour la jeune conseillère communale Caroline Saal, Écolo n’a rien à envier au PTB dans sa connexion avec le terrain

Liège a débattu du nucléaire lors du dernier conseil pour n’aboutir à rien. Ne tombe-t-on pas dans de la « politique politicienne » alors que l’enjeu, lui, est important ?

Les règles du conseil communal font qu’on n’a pas beaucoup de temps pour s’exprimer. Lorsqu’un groupe de l’opposition, en l’occurrence Vega, dépose une motion et que le bourgmestre trouve l’idée intéressante, il récupère et veut faire « son » texte. Mais au final, sur le nucléaire, on s’est retrouvé avec une motion élaguée par rapport à ce qui était proposé initialement. Ce qui ne convenait plus ni à Vega, ni au PTB, ni à Écolo. À un moment donné, les fissures dans les centrales, ce n’est plus une question pour ou contre Écolo. Il en va de la sécurité de la région et on doit prendre nos responsabilités. C’est pourquoi nous faisons des propositions où nous pouvons agir localement, comme un plan d’urgence à l’instar de Huy.

Le MR a surpris un peu son monde avec une motion plus ou moins engagée, alors que la ministre de l’Énergie est elle-même libérale. Étonnant ?

Le MR liégeois est mal pris dans ce dossier, évidemment. Il y a eu 165.000 signatures récoltées par « Stop nucléaire », ce qui démontre bien l’inquiétude de l’opinion publique au sujet des centrales. Dès lors, le MR ne veut pas mettre sa ministre en porte-à-faux, mais veut aussi être bon gestionnaire. Ce qui me dérange, par contre, c’est lorsque Diana Nikolic (conseillère communale MR à Liège, NDLR) a dit que si on votait la motion, on dirait des imbécillités. Il faut arrêter avec cet argument technocratique dévalorisant. Nos propositions sont réfléchies, détaillées et argumentées ! Mais comme toute question de société importante qui demande des changements et qui peut être source d’angoisse, on a tendance à vouloir étouffer ça. Or, on doit pouvoir en débattre.

Mais une motion, c’est réellement important ? Ou n’est-ce qu’un beau symbole ?

À travers une motion, on affirme des prises de position et on envoie des messages clairs à d’autres niveaux de pouvoir, c’est vrai. Pour le TTIP, c’est à l’Europe ; pour le nucléaire, c’est au fédéral, etc. Il ne faut évidemment pas juste voter des motions sans assurer les messages derrière. Il faut aussi leur donner de la consistance. Je donne un exemple concret : avec la motion sur les centrales nucléaires, Écolo réclamait, outre le plan d’urgence, que la Ville de Liège travaille sur ses choix énergétiques, qui permettront donc de faire travailler des gens d’ici, d’alléger la facture énergétique et de faire un geste pour l’environnement.

Concernant le tram, le ministre Di Antonio annonce qu’il roulera en 2021, alors que le patron des TEC disait 2019 il y a quelques semaines. Donc quid au final ?

On a vraiment l’impression que l’on joue la montre. La bonne nouvelle, c’est qu’il y a un accord global pour ce tram. 2021, ça ressemble à du report destiné à ne pas embêter les gens pour les élections de 2018-2019. Mais l’important, c’est que ça ne traîne plus trop. Et si l’on rechange tout, en relançant par exemple un marché public, on va reporter ça aux calendes grecques. Ce tram, c’est une nécessité, pas un caprice qui coûte cher quand on regarde le trafic à Liège, la saturation des bus et la médiocre qualité de l’air.

D’ailleurs, en parlant mobilité, on parle beaucoup de réformer le système des voitures de société. Vous êtes « pour », évidemment ?

Là aussi, cela fait partie de ces gros changements, qui sont nécessaires, mais nécessitent un accompagnement.

 

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