Deux Syriennes filment le quotidien morbide à Raqqa, capitale de Daesh

Dans la vidéo, longue de treize minutes, on aperçoit un monde où les femmes n’ont que peu de droit. Forcées de porter le niqab, montrer leur visage leur est interdit. Même les visages des mannequins sur les boîtes de shampoing doivent être recouverts… de marqueurs. Une des Syriennes déplore la situation : « Une femme aime montrer son visage, mais nous avons perdu ce droit. Nous avons perdu notre féminité ».
Privées d’école, d’université ou de travail, elles ne peuvent également pas sortir seules. Ainsi, un chauffeur de taxi qui embarquerait une femme seule pourrait se voir infliger 30 coups de fouet.
Flagellations et décapitations rythment la vie
Quiconque ne respecte par les règles de Daesh est susceptible d’être sanctionné. Ainsi, on peut voir dans la vidéo que les soldats de Daesh n’hésitent pas à utiliser des méthodes cruelles : exécutions par balle, flagellations ou décapitations. On voit notamment un homosexuel se faire jeter du haut d’un immeuble.
On aperçoit également les rues de Raqqa où les combattants étrangers ont remplacé les anciens habitants dans les immeubles. « Ils viennent de tous les pays, mais la plupart sont saoudiens », déclare une des femmes.
Ces derniers mois, Daesh a perdu du terrain mais aussi des combattants. En plus des pertes humaines, de nombreux soldats ont décidé de quitter le territoire de l’organisation en « prenant des passeports de civils pour se rendre en Turquie », précise une des vidéastes amatrices.
En plus de leur liberté, c’est la vie des jeunes femmes qui leur a été enlevée le jour où Daesh a pris la ville de Raqqa. Elles aspirent à « pouvoir se débarrasser de leur niqab pour de bon et des ténèbres qui les entourent constamment ».