Ibrahim El Bakraoui avait été expulsé de Turquie en 2015

Il avait ensuite été renvoyé aux Pays-Bas, et non en Belgique, comme dit dans un premier temps.

Journaliste au service Société Temps de lecture: 3 min

La Turquie a affirmé que l’un des trois kamikazes de l’aéroport de Bruxelles, Ibrahim El Bakraoui, avait été arrêté l’an dernier sur son sol et expulsé vers les Pays-Bas, déplorant qu’il ait ensuite été remis en liberté par les autorités. Le président Recep Tayyip Erdogan a annoncé que cet individu, qu’il n’a pas nommé, avait été arrêté en juin 2015 à Gaziantep, non loin de la frontière syrienne, avant d’être expulsé vers la Belgique via les Pays-Bas.

«Un de ceux qui ont participé à l’attaque à Bruxelles a été arrêté en juin 2015 à Gaziantep. Il a été expulsé le 14 juillet 2015 après information de l’ambassade belge (...) les Belges nous ont dit qu’il avait été libéré», a déclaré M. Erdogan lors d’une conférence de presse à Ankara avec son homologue roumain Klaus Iohannis.

Un haut responsable turc a précisé sous couvert de l’anonymat à l’AFP que cet individu était Ibrahim El Bakraoui, qui a été formellement identifié par les autorités belges comme l’un des deux djihadistes qui se sont fait exploser dans l’aéroport de la capitale belge.

«Bien que nous les ayons informées que cet individu était un combattant terroriste étranger, les autorités belges n’ont pas été en mesure d’identifier ses liens avec le terrorisme», a souligné pour le déplorer M. Erdogan.

Le président turc a ajouté que les Pays-Bas avaient également été impliqués dans cette procédure parce que l’individu avait initialement demandé à être expulsé vers ce pays. La Turquie s’est à plusieurs reprises plainte que les pays occidentaux ne tiennent pas compte de ses mises en garde concernant les djihadistes qu’elle expulse ou repère.

Koen Geens charge les Pays-Bas

Ibrahim El Bakraoui n’avait pas été renvoyé en juin dernier de Turquie vers la Belgique mais vers les Pays-Bas, a réagi mercredi le ministre belge de la Justice Koen Geens, revenant sur des propos du président turc Erdogan.

Mais «il n’y a certainement pas eu d’extradition» vers la Belgique, a répondu M. Geens sur la VRT. «Il s’agit plus que probablement d’un renvoi par la Turquie à la frontière syrienne».

A ce moment, selon M. Geens, Ibrahim El Bakraoui n’était pas connu en Belgique pour terrorisme, «c’était un criminel de droit commun en liberté conditionnelle».

«Lorsqu’il a été renvoyé, a poursuivi M. Geens, ça aurait été, selon l’information que le parquet fédéral m’a communiquée, vers les Pays-Bas et non vers la Belgique.» Koen Geens dit ne pas savoir avec certitude si la Belgique était au courant. «Je sais en revanche qu’il a été renvoyé aux Pays-Bas par la Turquie.»

Ibrahim El Bakraoui avait été remis en 2014 en liberté conditionnelle en Belgique mais était à nouveau recherché parce qu’il n’avait pas respecté les conditions de sa libération.

Joint par Le Soir, le cabinet du ministre de l’Intérieur Jan Jambon se refuse à tout commentaire et renvoie vers la version de son homologue à la Justice. Les Pays-Bas n’ont pas (encore) réagi.

 

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