Un audit sème le doute sur la crédibilité de l’Agence nucléaire



Une direction sous pression?
Il « règne une impression que l’indépendance de l’Agence vis-à-vis du monde politique et économique se réduit peu à peu », écrit ainsi le cabinet Whyte Corporate Affairs. Les employés en interne se demandent « si la direction n’est pas mise sous pression pour conclure certains compromis (particulièrement sur les dossiers relatifs au nucléaire) ». Constat identique pour les externes sondés. « L’AFCN semble faible et sensible à l’influence politique et économique ».
« L’audit affirme noir sur blanc ce que les écologistes dénoncent depuis des années : dans chaque dossier sensible, l’AFCN s’est laissé influencer par les pressions venant du gouvernement et d’Electrabel, dénonce Jean-Marc Nollet qui a eu accès au rapport. C’est inacceptable. » Pour le député Ecolo, « il faut reprendre à zéro les dossiers qui n’ont pas été traités comme il se doit, en toute indépendance ». En l’espèce, cela signifierait revoir la prolongation des centrales de Doel 1 et 2 et la relance des centrales fissurées de Doel 3 et Tihange 2.
Car si les auditeurs n’expriment pas de doutes sur la qualité des expertises de l’agence, sa crédibilité est entachée. Et le timing est mauvais. Après, le Luxembourg, l’Allemagne a officiellement demandé un arrêt temporaire des réacteurs nucléaires de Doel 3 et Tihange 2, « le temps de mener d’autres examens » sur leur sécurité.