Un audit sème le doute sur la crédibilité de l’Agence nucléaire

Climat interne toxique, manque de leadership, luttes de pouvoir, pressions politiques et économiques : c’est la crise au sein de l’Agence fédérale de contrôle nucléaire.

Temps de lecture: 2 min

C limat interne toxique », « manque de leadership », « luttes de pouvoir », le rapport d’audit qui doit être présenté ce vendredi au conseil d’administration de l’Agence fédérale de contrôle nucléaire (AFCN) va faire mal. Très mal. Car le document réalisé à partir d’une soixantaine de témoignages, majoritairement d’employés en interne, ne décrit pas seulement le profond malaise au sein de l’Agence, il émet surtout de sérieux doutes quant à la réelle indépendance du régulateur nucléaire.

Une direction sous pression?

Il « règne une impression que l’indépendance de l’Agence vis-à-vis du monde politique et économique se réduit peu à peu », écrit ainsi le cabinet Whyte Corporate Affairs. Les employés en interne se demandent « si la direction n’est pas mise sous pression pour conclure certains compromis (particulièrement sur les dossiers relatifs au nucléaire) ». Constat identique pour les externes sondés. « L’AFCN semble faible et sensible à l’influence politique et économique ».

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« L’audit affirme noir sur blanc ce que les écologistes dénoncent depuis des années : dans chaque dossier sensible, l’AFCN s’est laissé influencer par les pressions venant du gouvernement et d’Electrabel, dénonce Jean-Marc Nollet qui a eu accès au rapport. C’est inacceptable. » Pour le député Ecolo, « il faut reprendre à zéro les dossiers qui n’ont pas été traités comme il se doit, en toute indépendance ». En l’espèce, cela signifierait revoir la prolongation des centrales de Doel 1 et 2 et la relance des centrales fissurées de Doel 3 et Tihange 2.

Car si les auditeurs n’expriment pas de doutes sur la qualité des expertises de l’agence, sa crédibilité est entachée. Et le timing est mauvais. Après, le Luxembourg, l’Allemagne a officiellement demandé un arrêt temporaire des réacteurs nucléaires de Doel 3 et Tihange 2, « le temps de mener d’autres examens » sur leur sécurité.

Lire notre dossier à ce sujet sur le Soir +

 

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