«Au bout de la rue», un court-métrage pour dénoncer le harcèlement de rue
Le synopsis est simple, après une soirée, une jeune femme se sépare de ses amis pour rentrer. Trois minutes à pied, mais trois minutes de tension pour enfin regagner l’appartement de son copain, saine et sauve. Pourtant, elle n’aura pas échappé aux insultes et aux propositions indécentes des passants qu’elle croise. Maxime Gaudin, qui s’est confié au magazine Terrafemina il y a quelques jours, a toujours gardé en tête que le harcèlement de rue était vu comme un comportement normal. « Je voulais qu’à la fin de l’histoire, quand elle raconte ce qui lui est arrivé, on puisse lui dire : ’Oh ça va, il t’est rien arrivé’. Car c’est ça le pire : le harcèlement de rue est vu comme un comportement anodin et quotidien. Or, ça ne l’est pas », explique-t-il.
« Mais elle ne me répond pas cette conne ! »
S’il n’a jamais été directement concerné par le harcèlement de rue, Maxime Gaudet explique que chacun « a son rôle à jouer ». Notamment, « en ne minimisant pas la violence dont sont victimes les femmes dans la rue et les conséquences que cela peut avoir ». Si le jeune réalisateur effleure le sujet du harcèlement avec « Au bout de la rue », il est conscient qu’avec les récentes révélations concernant l’affaire Baupin, « le harcèlement sexuel survient dans toutes les sphères de la société ». Et pas uniquement qu’en rue.
La semaine dernière, en effet, Mediapart et France Inter avaient publié les témoignages de certaines des collègues du député Denis Baupin, l’accusant de harcèlement et d’agression sexuelle. Le vice-président de l’Assemblée Nationale avait alors été contraint de démissionner. Depuis, une quinzaine d’anciennes membres du gouvernement ont signé l’appel contre le harcèlement « Nous ne nous tairons plus » où elles dénonçent « l’omerta et la loi du silence » face au harcèlement sexuel.