Kinshasa Papers: ce que les Panama Papers révèlent du Congo

Les “sociétés prestataires de services” sont ici le bureau d’avocats Mossack Fonsecka, la société luxembourgeoise Experta (alors filiale de Dexia), d’autres prestataires notamment à Gibraltar, et ils mènent leurs clients vers les paradis fiscaux que sont les îles Vierges, le Panama, les îles Caïmans, Jersey.
Contrôle de mines et du pétrole
Le groupe ENRC, mené par l’un des Belges les plus riches Patokh Chodiev, a ainsi pris le contrôle des mines de Kabolela et Kipese (nord-est) via une succession de sociétés écrans.
Le diamantaire israélien Dan Gertler est parvenu, via des constructions juridiques opaques, à prendre le contrôle de blocs pétroliers qui avaient pourtant déjà été attribués à une société sud-africaine. Ces montages secrets – qui provoqueront l’indignation du bureau Mossack Fonseca lui-même, permettront à Joseph Kabila et les siens d’empocher une “prime de signature” royale de six millions de dollars.
La famille Damseaux, d’origine belge mais désormais officiellement résidente au Congo, est l’un des plus grands distributeurs agro-alimentaires du Congo. Pour mettre leur patrimoine en lieu sûr, la société Experta, alors filiale de Dexia, les a mis en contact avec Mossack Fonseca afin de développer leur propre offshore de droit panaméen. Cette société, qui a piqué la curiosité de l’Inasti, héberge non seulement de l’immobilier congolais mais aussi bruxellois ainsi que des comptes bancaires belge et luxembourgeois.
L’histoire la plus piquante des quatre frères indo-britanniques Rawji : ils ont fondé la Rawbank, probablement la plus grande banque de la République démocratique du Congo. Derrière cette famille se déploie un réseau de sociétés offshore, au Panama et aux îles Vierges, avec connexion aux îles Caïmans et Jersey. Mais lorsque les îles Vierges leur demandent où se trouve leur résidence principale, ils nomment un immeuble de Saint Gilles, en banlieue bruxelloise.