Raboter un clocher trop haut dans l’axe de décollage?

Il ne s’agirait que d’une formalité si ce dernier n’était pas classé comme monument. En 1949, il a été repris sur la liste du patrimoine. Son intérêt tient en particulier à son mobilier intérieur et à une cloche du XVIe siècle, mais l’arrêté ne fait pas mention de ces éléments. Déclasser Saint-Sulpice ? La question n’a jamais été posée en ces termes. La piste explorée est celle de l’octroi d’un certificat de patrimoine préalable à la demande de permis d’urbanisme : la modification pourrait ainsi se faire en toute légalité. Le hic, c’est le caractère inédit de l’opération. Dans un débat au parlement wallon en janvier 2015, le ministre en charge du Patrimoine Maxime Prevot (CDH) l’a souligné. Jamais l’administration n’a été confrontée à une telle demande. Le ton de sa réponse avait d’ailleurs douché l’enthousiasme de BSCA.
Au terme d’une longue parenthèse d’un an et demi, le ministre vient de convoquer l’ensemble des acteurs du dossier (SPW, Ville de Charleroi, Diocèse de Tournai, fabrique d’église, BSCA, DGO4) à une réunion à son cabinet, pour chercher le consensus : car comme on l’indique à l’aéroport, il n’est pas question de passer en force. Au bout du compte, la décision a été prise de commander deux études, indique-t-on chez Maxime Prevot. BSCA en prendra le coût à sa charge : la première portera sur la faisabilité architecturale de l’opération. Comment abaisser la hauteur de la toiture en respectant les volumes et les lignes de l’église Saint-Sulpice ? La deuxième étude aura trait à l’évolution de l’aéronautique et aux modèles d’appareils à l’horizon 2030-2040. Les perspectives de développement rendent-elles les travaux impératifs ? Les réponses à ces deux questions orienteront la suite des discussions : BSCA prendra bien entendu à sa charge le financement des transformations si celles-ci sont réalisables et compatibles. L’aéroport pourrait même s’engager à remettre plus tard l’édifice dans son état actuel.