Jean-Claude Juncker au Soir: « Trump élu ? Tout est possible »



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Etre président de la Commission, cela reste un bonheur ?
Le bonheur n’est pas une catégorie politique. Tout ce que je voulais faire, j’ai pu le faire, et je n’ai jamais trouvé de barrage devant moi. Le suffrage universel m’était toujours très favorable, comme disait mon père « je n’ai pas à me plaindre ».
Êtes-vous du genre à démissionner ?
Je suis un homme libre, si je veux m’arrêter, je m’arrêterai sans demander à personne. Mais je n’ai pas l’intention de le faire et surtout pas sous le poids de ces critiques qui s’expliquent. Comme je respecte beaucoup le métier de journaliste, je suis très surpris qu’ils n’analysent pas les raisons qui font que certains demandent ma démission et critiquent la Commission. Même Le Soir écrivait au début de cette semaine : « les Polonais, les Tchèques, les Hongrois demandent sa démission, les Baltes ne sont pas contents de lui, l’Allemagne non plus. » Jamais ils n’écrivent pourquoi.
Vous êtes soucieux de la trace que vous allez laisser ?
Je n’y réfléchis pas. Je veux apparaître un jour comme celui qui a consacré sa vie à l’explication intergénérationnelle. Je connais l’histoire de mes parents, une histoire de guerre, de misère, de torture et de prison, et les jeunes qui s’en désintéressent, bien que la guerre soit là, visible, palpable, quotidienne en Europe. Et donc je veux expliquer aux jeunes que leur avenir est dans l’Europe parce que nous devenons de moins en moins importants, en perte de poids économique, de taille et démographique. Le moment n’est pas venu pour nous re-séparer en divisions nationales car elles ne pèsent pas lorsque nous jouons avec les autres. C’est un plaidoyer pour une solidification et un bétonnage de la construction européenne, ce n’est pas le moment pour défaire. (...)