«60% des migrants mentent sur leur identité»: le chiffre hasardeux de Francken
Francken compte contraindre les demandeurs d’asile à présenter le contenu de leur GSM. Le député Ecolo Hellings estime « qu’il jette l’opprobre sur 40.000 personnes ».
Journaliste au service Enquêtes
Par Lorraine KihlTemps de lecture: 2 min
Theo Francken l’a annoncé il y a quelques mois, il compte contraindre les demandeurs d’asile à présenter le contenu de leur GSM et éventuel ordinateur portable au moment du dépôt de leur demande à l’Office des étrangers. En déplacement d’étude au Danemark, le secrétaire d’Etat avait justifié la mesure en expliquant que « 60 à 70 % des demandeurs d’asile mentent à propos d’un aspect leur identité ». L’assertion, à l’époque, avait laissé plus d’un observateur perplexe. A commencer par le porte-parole du Commissariat général aux réfugiés et aux apatrides (CGRA), l’instance chargée d’évaluer les dossiers des requérants – et donc de départir le vrai du faux –, qui n’avait pas connaissance de tels chiffres.
Le député Benoît Hellings, en charge du dossier pour Ecolo, a donc posé la question au secrétaire d’Etat. Il vient de recevoir la réponse :« Ma déclaration selon laquelle 60 à 70 % des demandeurs d’asile ne disent pas toute la vérité durant la procédure d’asile est basée sur une estimation sommaire », explique Theo Francken qui détaille ensuite les types de fraudes et mensonges qu’il a pris en compte.
« Il jette l’opprobre et sème le doute sur 40.000 personnes qui ont demandé l’asile ces derniers mois sur base d’une “estimation sommaire” ! », s’étrangle Benoît Hellings. Le député regrette de ne pas avoir eu de réponse concernant les statistiques sur les fraudes dont dispose l’Office des étrangers (si elles existent).
Le projet de loi, « en cours de finalisation », devrait être présenté en fin d’année.