Etterbeek: la place Jourdan valait bien une œuvre


Une façade des plus imposantes qui s’intègre plutôt mal dans le décor urbanistique. Une balafre urbanistique, donc, qui relèvera bientôt du passé et ce, grâce à la rencontre avec un artiste français, Guillaume Bottazzi qui est venu frapper à la porte du bourgmestre Vincent De Wolf (MR). « Il souhaitait installer une œuvre dans le quartier européen », précise l’échevin Jean Laurent (MR), en charge du patrimoine historique qui suit le dossier. « Nous avons eu des contacts avec la copropriété du Baugency pour leur assurer que nous proposerons quelque chose de bien et cela s’est bien passé ».
Né en 1971, Guillaume Bottazzi est originaire de Lyon et a installé ses ateliers depuis 2012 en France et en Belgique, apprend-on sur son site internet. A 17 ans, il décide de devenir artiste et part étudier la peinture en Italie, à Florence. Il a depuis signé plus de 40 œuvres dans l’espace public, à Paris comme du côté de la Défense, lit-on encore sur son site. « Il expose souvent au Japon et il a réalisé de nombreuses fresques, en France notamment », poursuit Jean Laurent qui a été séduit par la proposition de l’artiste. « Il s’agit d’une peinture non figurative avec des couleurs softs, un peu pastel. Nous ne voulions pas quelque chose de criant ou de tape à l’œil. Il s’agit ici plutôt d’arrondis, de formes non agressives avec des aspects un peu évanescents. L’idée était d’utiliser le bâtiment comme un écrin pour l’œuvre. Comme Guillaume Bottazzi peint avec des pigments de qualité, cela assurera en outre la pérennité de l’œuvre ».
Une œuvre qui fera près de 16 mètres de haut et 7 de large. L’artiste entrera en action dès le mois d’octobre pour une durée de près de deux mois. « Il peint tout seul et cherche le contact avec les habitants », souligne l’échevin qui aimerait également entamer une négociation avec l’agence commerciale Atrium et les exploitants de la place « pour que les couleurs des futurs parasols installés en terrasse renvoient à celles de l’œuvre. Pour faire un lien entre l’activité artistique et l’activité économique ».
Un clin d’œil que l’on pourra retrouver au-dessus du magasin Carrefour dont le mur supérieur jure également avec les façades voisines. C’est d’ailleurs là que l’artiste souhaitait initialement installer sa fresque. « Nous nous sommes renseignés auprès des propriétaires mais il existe un projet de reconstruction à cet endroit. Nous n’avons donc pas voulu investir de l’argent dans quelque chose qui risquait de disparaître », précise l’échevin. Une idée est toutefois née des discussions avec l’artiste. « Nous allons y installer une grande bâche avec une reproduction des façades voisines dans les fenêtres desquelles on pourra apercevoir des extraits de l’œuvre peinte de l’autre côté. Dans l’idée de créer une sorte de teasing, un peu surréaliste ». Au rayon budget, c’est principalement la commune qui prend en charge le coût de l’installation. « Pour un montant très raisonnable », assure Jean Laurent sans plus de précision.
Selon nos informations, l’addition tournerait autour des 30.000 euros.