Kitir sur le dérapage raciste: «Je n’ai aucun intérêt à inventer cette histoire»
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Interrogé par nos soins, Siegfried Bracke, le président de la Chambre, est revenu sur l’incident cet après-midi en séance plénière : « Personnellement, je n’ai pas entendu les propos qui sont incriminés, et qui seraient ceux de Luk Van Biesen. […] J’ai dit alors que si c’était vrai, c’était indécent, et j’ai demandé à la personne concernée de s’excuser dans ce cas. Ce que M. Van Biesen a fait, vous l’aurez constaté, soutenant cependant qu’il a été mal compris ».
Nous avons joint Meryame Kitir, cheffe de groupe SP.A à la Chambre.
Racontez-nous les faits.
Je pose une question au Premier ministre. Cela concernait la vague de licenciements [chez Caterpillar]. Je donne ensuite ma réplique au Premier ministre que pour engager les personnes licenciées, il faut des employeurs pour les recruter. L’incident est clos. Je regagne ma place et Van Biesen me dit « Alors retourne au Maroc. » Je me retourne pour voir si c’est bien à moi qu’il s’adresse et c’est le cas. Je lui dis immédiatement que c’est intolérable et que je ne peux pas entendre cela ici.
Il prétend qu’il n’a pas dit cela.
Effectivement, il a donné une version alambiquée au Parlement. Il a dit que ces personnes licenciées avaient du talent et pouvaient être réembauchées quelle que soit leur origine. Mais c’est vraiment étrange qu’il vienne avec cela sachant que, dans ma question, je n’ai jamais parlé d’origine.
Vous pensez qu’il ment ?
Je peux vous affirmer qu’il ma dit « Rentre dans ton pays ». Et je n’ai aucun intérêt à inventer quoi que ce soit. C’est vraiment terrible qu’il ait dit cela au Parlement. Cela dépasse les limites de la liberté d’expression. Et en plus il nie les faits. C’est doublement grave.
Que réclamez-vous ?
J’ai demandé une entrevue avec le président de la Chambre. J’attends une condamnation ferme. Je sais qu’il n’y a pas d’enregistrement audio, mais il suffit de regarder les images pour voir qu’il s’est passé quelque chose de grave. Non, ce genre d’humiliations vulgaires ne se produit pas qu’à la chambre. Elles se répandent partout, y compris à la Chambre. Et ici, comme ailleurs, il faut émettre les condamnations les plus fermes. C’est que j'attends du président de la Chambre.