Le succès fou des ressourceries

L’achat de mobilier et d’électro de seconde main a le vent en poupe. Le nombre d’appareils révisés vendus dans les ressourceries va galopant. Les petits électros cessent d’être délaissés.

Temps de lecture: 4 min

L’achat en seconde main a le vent en poupe. Et ce tant pour le mobilier que pour les électros. A quelques jours du lancement de la Semaine européenne de la Réduction des déchets (du 19 au 27 novembre 2016), voilà qui fait du bien à la fois au portefeuille et à la nature.

Un kot à meubler, la quête d’une solution d’appoint lors d’une séparation ou encore des familles cherchant des alternatives durables préservant leur pouvoir d’achat, toutes les histoires de vie se croisent dans les ressourceries. Elles fleurissent en Wallonie et à Bruxelles et sont une trentaine à œuvrer dans le réemploi des encombrants. Mobilier, jouets, petits articles du quotidien, livres, l’ensemble de cette filière traite plus de 14.000 tonnes d’objets par an.

L’une de ces ressourceries est basée à Jeneffe, en Hesbaye. Jusqu’alors, le décor était pittoresque. La ressourcerie, soit une perpétuelle brocante géante aux prix cassés, était logée dans d’anciens hangars militaires aux dégradés de kaki. De nouveaux bâtiments gris bien plus spacieux sont prêts à prendre le relais tandis qu’un magasin dédié à la récup’ et au design a ouvert l’an dernier au centre-ville de Liège.

A côté des ventes qui se portent bien, les demandes de collecte d’encombrants (lesquels constituent le gisement de matières premières de la ressourcerie) chez les particuliers des 22 communes partenaires ne cessent d’augmenter. Un bond de 28,1 % en un an, passant de 12.438 demandes en 2014 à 15.932 en 2015. Le tonnage d’encombrants ainsi prélevé suit la même courbe ascendante, atteignant 2.511 tonnes en 2015, contre 1.894 en 2014. « Cela nécessite 18 camions en route tous les jours et une fine logistique », note Michel Simon, directeur de la ressourcerie et de Sofie.

Cette dernière, sise sur le même site, est une des cinq sociétés coopératives francophones à finalité sociale actives dans le secteur de la réparation et de la vente des électroménagers révisés. Annuellement, elles collectent quelque 17.000 tonnes d’électroménagers. Un quart est composé d’anciens écrans à tube cathodique, un autre quart de petits électros et la moitié restante est constituée à parts égales de frigos et du « gros blanc ». Dans le jargon, ce dernier comprend les lave-linge, les sèche-linge et les lave-vaisselle. Ces appareils à revaloriser proviennent des parcs à conteneur ainsi que des détaillants qui débarrassent leurs clients de leurs anciens électroménagers en leur en vendant un de dernière génération.

La clé : la diversification

En proposant les lave-linge Miele à 250 euros, Sofie a les traits du paradis des bonnes affaires.

Les appareils révisés des personnes fragilisées en réinsertion trouvent rapidement acquéreur. Tous les appareils révisés sont proposés au tiers du prix du neuf. De surcroît, ils portent le label de qualité electroREV et jouissent d’une garantie de six mois. En l’espace de dix ans, le nombre de ces électros révisés a quadruplé, grimpant à 2.932 machines en 2015. « Et cette année sera certainement meilleure encore. En effet, rien qu’au premier semestre 2016, 1.596 machines ont été revalorisées, explique Michel Simon. Ainsi que 561 petits électros. »

Jusqu’il y a peu, les grille-pain, les machines à café et autres défriseurs n’intéressaient pas Sofie. Mais désormais, une personne est employée à temps plein pour leur redonner vie sous ses mains d’or. Si ces appareils sont fort demandés, leur résurrection est toutefois difficilement rentable. A 15 euros le sèche-cheveux de marque, pourrait-il en être autrement ?

La clé réside dans la diversification des activités de la coopérative. C’est le cas chez Sofie, mais également chez Cyréo. Cette dernière offre depuis quelques mois deux autres services : la revalorisation de déchets de bâches publicitaires et surtout l’entretien de… pierres tombales. Une activité suffisamment lucrative pour compenser la mauvaise rentabilité des petits électros.

 

 

Une maison en récup de A à Z

Dans le hall d’exposition namurois de RECUPère, le Salon de l’éco-consommation, de l’éco-design et du réemploi, une maison de 150 m2 au sol entièrement montée et meublée en matériaux et mobiliers de récupération. De la cuisine à la salle de bain en passant par la terrasse.

« Cette construction a pour but de montrer qu’il est possible de créer une maison de A à Z uniquement en récup’, mais aussi que le rendu peut être moderne. Les parois seront ainsi fabriquées et mises en place par le Fablab d’Andenne » (photo), explique Arabelle Rasse, chargée de la communication de Ressources, la fédération des entreprises d’économie sociale actives dans la réduction des déchets, qui est à la barre de cette initiative. De quoi aller piocher quelques bonnes idées pour personnaliser et agrémenter son intérieur d’une touche de réemploi.

Le salon RECUPère se tient à Namur, les 25, 26 et 27 novembre 2016.

 

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