Magnette sur le Ceta: «En cas de nouvel ultimatum, nous cesserons les négociations»

Tous les ministres-présidents des entités fédérées étaient présents à la réunion, de même que le ministre des Affaires étrangères, le représentant permanent de la Belgique auprès de l’Union européenne et le conseiller diplomatique du Premier ministre.
Vers 21h, les discussions ont repris après une courte pause. Elles devraient se prolonger jusque tard dans la soirée.
« Nous ne céderons pas à la pression »
C’est d’ailleurs Paul Magnette, ministre-président wallon, qui s’est exprimé le premier avant la réunion. « Nous avons toujours dit que nous n’avions jamais été contre d’avoir un accord avec le Canada. Mais nous ne voulons pas – ni maintenant, ni plus tard – d’arbitrage privé. Les conflits entre multinationales et Etats doivent être tranchés par des juridictions publiques », a-t-il rappelé.
Et de prévenir : « On a déjà reçu trois ultimatums, on n’en acceptera pas un quatrième, d’où qu’il vienne. Si cela arrive, nous cesserons les négociations, nous ne pouvons pas céder sous la pression. On ne peut pas nous demander de passer outre les procédures de contrôle parlementaire. » Une pique lancée à Guy Verhofstadt ? Le chef de file des libéraux et démocrates au Parlement européen pense en effet que le Conseil pourrait « facilement » décider que le Ceta est un accord purement européen. D’après lui, cela constituerait une « très bonne décision » et un « pas en avant dans l’intégration européenn e ».
Didier Reynders tente quant à lui d’apaiser les tensions : « On essaie de rassurer tout le monde et de consolider le texte élaboré pour répondre aux préoccupations de chacun . J’espère qu’on va pouvoir conclure le plus tôt possible. »
Le sommet de jeudi pas encore annulé
Le sommet de jeudi n’a pas encore été annulé, et le Premier ministre canadien Justin Trudeau est toujours attendu, sauf contre-ordre, ce mercredi au Parlement européen a Strasbourg. À la Commission européenne, on refusait de se fixer des échéances et on continuait à prôner la patience.
Les contacts avec la chancelière allemande Angela Merkel ont également visé à faciliter une solution, l’Allemagne ayant mené une réflexion très approfondie sur le Ceta il y a plusieurs mois déjà, indiquait encore une source européenne.