AVC: 4 heures pour réagir




Les symptômes de l’AVC
« Vous vous rendez généralement compte que vous êtes en train de faire un AVC quand vous réalisez que vous ne parvenez soudain plus à accomplir certains gestes normalement », nous explique le Dr André Peeters, neurologue, spécialiste en pathologies neuro-vasculaires (UCL). Ces symptômes d’alarme (même un seul d’entre eux compte) sont :
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Dès l’apparition de ces symptômes, il faut se rendre aux urgences d’un hôpital le plus rapidement possible afin qu’y soient prodigués les premiers soins médicaux. La capacité de récupération du cerveau dépend en effet de la rapidité de la prise en charge de la personne. Dans le cas d’un AVC ischémique, le médecin peut pratiquer une thrombolyse, c’est-à-dire l’administration par voie intraveineuse d’un médicament qui va dissoudre le caillot. Elle permet de diminuer, voire de prévenir totalement les séquelles, à condition d’être réalisée dans les trois à quatre heures qui suivent les premiers symptômes. Mais cela ne marche pas toujours en cas d’occlusion d’une large artère. Dans ce cas, le médecin peut aussi effectuer une thrombectomie qui consiste à extraire mécaniquement le caillot à l’aide d’un cathéter.
Des causes multiples
Certaines pathologies peuvent parfois déclencher un AVC. C’est le cas des valves cardiaques abîmées ou des troubles du rythme cardiaque, notamment la fibrillation auriculaire. Des caillots peuvent aussi se former à partir d’une plaque d’athérosclérose. Mais il ne faudrait pas oublier que les principaux facteurs de risque sont liés au mode de vie. Aussi, les conseils en matière de prévention sont-ils les mêmes que ceux qui diminuent le risque d’infarctus du myocarde : une alimentation équilibrée (max. 6 g de sel/jour), de l’exercice physique (surtout !), l’arrêt du tabac et la diminution de l’alcool, la surveillance de sa tension artérielle, de son poids, de son taux de sucre et de son taux de cholestérol. Et le stress dans tout cela ? « Il joue un rôle, celui de "goutte qui fait déborder le vase", mais n’est pas le plus important », nous répond le Dr Peeters. « Qui plus est, et c’est la bonne nouvelle : l’AVC n’est pas génétique en tant que tel : quand on contrôle les facteurs de risque, on diminue le risque. On n’est pas obligé d’adopter les mauvaises habitudes alimentaires de ses parents ! »
L’AIT (accident ischémique transitoire) désigne un phénomène spécifique du système neurologique central : dans ce cas, le flux sanguin d’une partie du cerveau n’est interrompu que très brièvement et les symptômes ne durent le plus souvent que 2 à 15 minutes. Malheureusement, après un AIT, on a un risque élevé de faire un AVC invalidant dans l’avenir, même à court terme. Ces patients doivent donc consulter en urgence pour un bilan et l’instauration d’un traitement. Celui-ci comporte la prise d’aspirine (ou d’un anticoagulant), souvent combinée à la prescription d’un hypotenseur (pour diminuer la pression artérielle) et de statines (qui diminue le taux de cholestérol). Les symptômes sont les mêmes que pour un AVC. Seulement, on ne parlera d’un AVC que s’ils ne disparaissent pas entièrement et débouchent sur des séquelles handicapantes.
Infos : Belgian Stroke Council (http://belgianstrokecouncil.be/fr/)
Le débat est sur le tapis depuis 2014. C’est peu dire que les médecins trépignent ! Il existe à l’heure actuelle en Belgique deux sortes de “stroke units”, ou centres de référence spécifiques pour la prise en charge des AVC : soit des établissements destinés à prodiguer les soins de base, axés sur le diagnostic, le traitement, le suivi et la rééducation des patients souffrant d’un AVC aigu, soit des centres de soins spécialisés qui, outre les activités dans le cadre du programme de soins de base, sont axés sur les interventions chirurgicales et certaines techniques endovasculaires. « Mais des centres tels que ceux-ci, il n’en existe aujourd’hui qu’une dizaine en Belgique et nous attendons avec impatience leur reconnaissance officielle », déplore le Dr André Peeters.