Willy Borsus veut interdire les herbicides pour les particuliers


La proposition doit encore être validée par le conseil des ministres, « d’ici la fin de l’année », indique-t-on au cabinet. Elle entrera en vigueur après une période de transition permettant aux commerçants d’écouler leurs stocks. Ensuite, ces deux groupes de produits « ne pourront plus être commercialisés ni utilisés dans le cadre d’un usage non professionnel ».
Ne sont pas concernés par l’interdiction : les bio-pesticides et les « substances de base » comme le vinaigre.
Jusqu’à présent, le ministre de l’Agriculture avait toujours défendu la mise sur le marché des herbicides, notamment le glyphosate, votant systématiquement pour son autorisation au niveau européen. « Nous fondons notre jugement sur des avis scientifiques, d’une façon rigoureuse et analytique, mais nous n’hésiterions pas à interdire le glyphosate s’il y avait le moindre doute », indiquait-on. Borsus a toujours invoqué l’avis de l’Autorité européenne des aliments qui a écarté le glyphosate de la liste des produit cancérogènes, contrairement à un panel scientifique de l’OMS.
Apparemment, les doutes ont fini pas s’installer. « Il se réveille enfin, victoire », s’exclame un des opposants politiques. Peut-être que les révélations des « Monsanto Papers » qui ont montré que la multinationale avait tenté d’étouffer les études révélant la toxicité de ses produits et cherché à influencer des avis scientifiques ont fait leur effet.
« Vu la balance bénéfice-risque, rien ne justifie encore l’usage d’herbicide pour les particuliers », indique désormais Borsus. Qui évoque les alternatives aux herbicides : brûleur thermique, désherbage mécanique, bio-pesticides…
Lorsqu’elle sera d’application, la décision du fédéral mettra en tout cas fin à une absurdité à la belge. La Région bruxelloise et la Wallonie ont toutes deux interdit l’utilisation des herbicides à base de glyphosate. Mais la vente de ces produits (compétence du fédéral) restait autorisée. Théoriquement, on pouvait dès lors acheter du glyphosate à Bruxelles et en Wallonie, mais il était en principe interdit de s’en servir.
Désormais, les choses sont « remises en place ». Les ministres de l’Environnement wallon, Carlo Di Antonio (CDH) et bruxelloise Céline Fremault (CDH) se sont dits « soulagés et satisfaits ». La ministre flamande de l’Environnement Joke Schauvliege (CD&V), a quant à elle annoncé son intention d’interidre également le glyphosate en Flandre.