Le bois durable doit encore progresser


La connaissance des labels progresse, mais elle n’est pas aussi élevée que chez nos voisins (plus de 50 % aux Pays-Bas et en Grande-Bretagne). Chacun des deux labels multiplie les actions d’information du public en s’appuyant notamment sur la grande distribution, les jardineries, les magasins de meubles et les magasins de bricolage.
« Le bois est renouvelable et écologique à condition que les forêts soient gérées et exploitées de façon responsable », rappelle-t-on au WWF. C’est ce que promettent les deux labels. Ils prévoient également qu’entre la forêt et le produit final, il ne s’est produit aucun détournement, aucune fraude, qui permettrait à du bois non labellisé de rentrer dans la filière et d’échouer entre les mains du client final.
40,5 % de bois durable en Belgique
Il reste encore du travail pour étendre la certification. Et pour s’assurer que le marché est suffisamment approvisionné pour répondre à la demande. A l’heure actuelle, 16 % seulement de la superficie forestière exploitable dans le monde sont certifiés. En Belgique, c’est près de 50 % de la forêt qui porte l’un ou l’autre label. Quid du bois « consommé » ? Seulement 12 % du bois tropical importé chez nous sont détenteurs d’un label « durable ».
En 2012, la part du bois « durable » sur le marché belge s’élevait à 40,5 %, indique une étude de l’administration fédérale de l’environnement. C’est à 26,2 % du bois PEFC, à 14,3 % du bois FSC. Ce dernier est surtout (91 %) du bois importé en raison de sa plus faible implantation en Belgique. Le bois labellisé PEFC, soutenu par Natagora et Inter-Environnement, est originaire à 35 % du marché belge.
Pour les opérateurs locaux, il y a donc une place à prendre. En 2011, le secteur du bois et le ministre fédéral de l’environnement ont conclu un accord visant à ce qu’en 2018, la part de bois certifié vendue en Belgique soit passée de 15 % (2008) à au moins 35 %. Objectif atteint avant la date. Ce qui fait dire à certains que le progrès a été fulgurant. Mais à d’autres que l’objectif de départ était volontairement peu ambitieux…
« La demande des clients en bois certifié n’est pas satisfaite actuellement », estime Stéphan Justin, coordinateur au FSC Belgique. Plusieurs centaines de milliers de mètres cubes pourraient encore trouver acquéreur. Voilà qui peut attirer de nouveaux acteurs, des forêts privées, comme publiques. Deux communes wallonnes, Bièvre et Vresse, sont actuellement candidate à l’obtention du label FSC.
« Pour un gestionnaire de forêt, la certification permet de se maintenir dans le marché », témoigne Grégory Reinbold, responsable du département Forêt chez Bruxelles Environnement, l’administration bruxelloise, fier de la labellisation de la Forêt de Soignes, dont 80 à 90 % des volumes produits partent au Vietnam ou en Chine.