La lettre n’apprend rien
Dutroux plaide non coupable : les enlèvements, ce n’est pas lui, pas plus que les viols subis par ses jeunes victimes ! Comme à son procès, comme lors de ses auditions, il accuse Bernard Weinstein d’être le ravisseur et le violeur des enfants. Il aurait tué Weinstein pour cela ! Et il accuse ceux qu’il accusait déjà il y a près de 19 ans, à l’issue de son arrestation : la « bande de Charleroi » et d’autres, comme il nous l’avait déjà écrit il y a plusieurs années.
La lettre de Dutroux n’apprend rien et laisse Jean-Denis Lejeune sous le choc. Pourquoi le pédophile l’a-t-il écrite alors ? Parce que le propre du pervers est de poursuivre encore et encore la consommation de ses crimes et d’exposer ses victimes et ceux qui leur sont proches à des souffrances sans cesse répétées. Parce que, peut-être, il espère y trouver une folle preuve « d’amendement » alors que le Tribunal de l’application des peines a entrepris l’examen de son dossier de libration conditionnelle qui n’a aucune chance d’aboutir.
Marc Dutroux encouragé par les thèses de Laurent Louis
Plus certainement, parce que Marc Dutroux a été encouragé dans son initiative par la résurgence des thèses conspirationnistes développées, jusqu’à la tribune de la Chambre, par le député indépendant (ex-PP, ex-MLD, ex-Islam, actuel « Debout les Belges ») Laurent Louis. Celui-ci était le destinataire de la lettre qui a abouti, par voie de recommandé, chez Jean-Denis Lejeune. La révélation de ce courrier tombe à point nommé pour Laurent Louis qui doit comparaître ce mardi matin devant la chambre du conseil de Bruxelles sous plusieurs chefs d’inculpation, dont celui d’avoir qualifié le premier ministre Elio Di Rupo de pédophilie.
Il a convoqué sur les marches du palais de Justice sa bande de supporters, tous convaincus comme lui que l’Etat est dirigé par des pédophiles, qu’un lobby maçonnique dirige le pays, que des sionistes seraient à la manœuvre pour protéger les réseaux de pervers, etc. Dutroux abonde en ce sens. Un autre conspirationniste a assisté Laurent Louis dans ses pseudo-démonstrations (souvent focalisées sur les autopsies de Julie et Melissa) de l’existence de réseaux. Serge Trueche, convoqué lui aussi devant la chambre du conseil, est un médecin radié à vie de l’Ordre. Il a accusé un professeur de l’ULB, d’être l’auteur de trois meurtres. Il est convaincu de l’existence des réseaux et a tenté d’en convaincre aussi les gendarmes français. Il prétend que les réseaux veulent l’éliminer. Comme Laurent Louis qui affirme que sa vie est en danger. Dutroux leur prête son concours nauséeux.