L’indignité de Laurent Louis ne peut rester impunie


L’homme n’ignore rien de l’article 58 de la Constitution, qui confère à tous les parlementaires la garantie « de ne pouvoir être poursuivi ou recherché à l'occasion des opinions et votes émis par lui dans l'exercice de ses fonctions ». Les élus du peuple, pourvu qu’ils s’expriment en cette qualité, peuvent donc tenir les propos les plus diffamatoires, en toute liberté. Même la loi Moureaux ne pourrait rien, ici, contre une tirade raciste ou xénophobe.
Seul le règlement de la Chambre permet de sanctionner les interventions indignes, selon la gradation suivante : retrait des paroles indignes du compte rendu de la séance (qui restent, toutefois, dans les images télé, sur les réseaux sociaux, le mal est donc fait...), rappel à l’ordre, interdiction de prendre la parole pour le reste de la séance, jusqu’à l’exclusion temporaire. Dérisoire par rapport à la gravité des faits ? Le cas présent relève davantage de la Justice que des procédures parlementaires. Du reste, toute forme de censure ou d’expulsion, le cas échéant forcée, lui offrirait, de nouveau, une tribune. En revanche, l’accumulation des faits commis ces derniers mois en marge des séances parlementaires permettra sans doute aux magistrats de sanctionner comme il se doit l’indignité de cet individu.