François & the Atlas Mountains


Pour suivre François, il faut aimer les voyages et la géographie. En 2003, il part s’installer à Bristol où il a décroché un job de prof de français. Cette année-là paraît son premier album solo, trois ans avant celui des Atlas Mountains. Entre 2008 et 2013, il vit à Glasgow, Londres (où est sa copine), Saintes (chez ses parents) ou en Afrique : « On a décidé de s’installer à Bruxelles car on est attirés par l’esprit qui règne ici, nous a-t-il raconté. Ce côté artistique, léger, surréaliste, plaisant. Plein de choses se passent ici je pense. Notre musique a toujours été plus appréciée dans le nord de la France que dans le sud. Il y a, je pense, une sensibilité plus ouverte d’esprit chez les gens du nord. »
En 2011, François & The Atlas Mountains créait la sensation en publiant l’album E Volo Love sur le label anglais des Arctic Monkeys et de Franz Ferdinand. Au catalogue, on trouve aussi The Kills et Bonnie Prince Billy, mais le groupe de François est bien le premier Frenchy à figurer dans la prestigieuse écurie Domino : « Ils ont eu un coup de foudre pour notre premier album. Quand je leur ai fait écouter le dernier, j’avais peur qu’ils le trouvent trop francophone mais ça ne les a pas dérangés. Ils ont même un bureau à Paris maintenant, où on est chouchoutés. »
François livre une musique inclassable, à la fois pop-rock, expérimentale et chanson française. Ses influences sont multiples : « A la base, je n’écoutais pas de chansons en français, à part Yann Tiersen ou Dominique A. Ce sont mes amis anglais qui n’arrêtaient pas de me parler de Gainsbourg et de Françoise Hardy. Moi, ce que j’aime, ce sont les Brochettes ou les Hoquets qui sont tous les deux belges d’ailleurs. J’ai appelé le groupe ainsi car François, c’est un peu comme Christophe que j’aime bien. Et The Atlas Mountains, j’ai trouvé ça sur le frigo au lendemain d’une soirée bien arrosée. Un ami avait disposé ainsi les magnets. J’aimais l’idée d’Atlas portant le monde sur ses épaules, la mythologie grecque et puis les montagnes que j’avais l’impression de déplacer pour pouvoir faire ma musique. »
François livre une musique à ce point originale, à la fois simple et sophistiquée, que le grand public a du mal à s’y retrouver. Différents styles et ambiances sont mêlés avec des mélodies légères sur des textes sombres. Le groupe apporte des arrangements redoutables de finesse et délicatesse, sans oublier le visuel qui, sur scène, comme on l’a découvert la première fois au Printemps de Bourges, est réellement impressionnant. Un cocktail pas évident à vendre : « C’est peut-être prétentieux à dire, mais ceci est le résultat d’une envie de quelque chose de très dépouillé et de très sobre sur un rythme, une pulsation. Et mes textes viennent plus de Desnos ou Prévert que j’ai découverts à l’école que de Gainsbourg. À cela s’ajoute le Graceland de Paul Simon que ma mère écoutait en boucle. J’aime la belle langue tant qu’à faire. Je raconte parfois des trucs sombres, tirés de mes problèmes, de ma vie, mais sans jamais désespérer. Je suis conscient que mon rôle est de rester vivant, entraînant. Il ne reste plus que l’humour aujourd’hui pour se raccrocher à quelque chose. Et c’est cet esprit que j’aime en Belgique. À Paris, je ne supporte pas ces jugements forts et moralisateurs. On s’y prend trop au sérieux. Mais c’est vrai que pour le grand public, on n’est pas faciles à décoder. On est trop burlesques et ridicules pour les Français qui n’arrivent
pas à se lâcher. En Angleterre, on a un public conséquent comme on s’en rend compte sur notre profil Facebook. La BBC nous aime bien. On n’a aucune certitude quant à notre succès mais on est confiants en ce que nous faisons, en cette énergie qui vient de nous. Être honnête, c’est tout ce qu’il nous reste, comme disait l’autre. »
On retrouvera tout cela sur scène, aux Nuits Botanique. Avec le Belge Thomas Dobruszkès pour un visuel qui ne manquera pas de nous surprendre.
François & the Altas Mountains sera le 20 mai aux Nuits Botanique. Infos : www.botanique.be.