11h02: le double nom de famille, «un pas timide mais un pas de plus vers l’égalité homme femme»
Il y a plusieurs cas de figure, allant du plus simple au plus compliqué. Par exemple, une famille hétérosexuelle ayant un nouveau-né pourra choisir soit le nom du père, soit celui de la mère, soit le nom du père suivis du nom de la mère, ou inversement. Par contre, s’il y a déjà un enfant mineur avant l’arrivé du nouveau né, il y aura un délai d’un an pour harmoniser le nom du mineur avec le nouveau nom choisi. Enfin, si la famille comporte un enfant majeur, c’est bloqué, il faut harmoniser les noms sur le nom de l’enfant majeur.
Il y a eu d’âpres discussions entre les partis. Que reprochaient-ils au texte de la ministre de la Justice ?
Au MR, on déplorait que la discussion ne soit pas plus mûre, pour une décision aussi importante. Le CDH considérait que le texte restait trop flou pour les couples homosexuelles. Les écologistes avaient une réticence autour de l’égalité homme femme puisque l’avis de l’homme prévaut.
En cas de désaccord entre les parents, c’est le nom du père qui prime ?
C’est à ce niveau que ça a posé un réel problème : on est passé à côté de l’objectif d’une loi égalitaire. Un amendement prévoyait de mettre les deux noms, mais la ministre de la Justice l’a finalement retirée. On peut se demander si les femmes vont vraiment aborder la question puisqu’elles ont forcément tort face à la loi.
Est-ce une loi trop timide ?
C’est tout de même une avancée. Des femmes vont pouvoir oser en discuter avec leur mari. Mais cela va prendre un certain temps pour que les mentalités changent. Les premières générations seront très sages.
Est-ce-qu’il y avait une demande des citoyens pour une telle loi ?
Non pas réellement. Avec cette loi, la Belgique se met en conformité avec les normes européennes, comme ses voisins. Il y a une forte tradition, en Belgique, du nom du père. Les gens y restent très attachés. Une étude l'a confirmé : la majorité des jeunes parents vont conserver le nom du père.