Le dossier de la coopérative NewB est aux mains de la BCE
« Parce que ça fait aussi plaisir à la presse », a ironisé Bernard Bayot, président de NewB. La coopérative qui voulait devenir une banque a aussi profité de son assemblée générale pour faire voter une série de résolutions à ses coopérateurs.
« Devenir une banque »
Parmi celles-ci, on retiendra surtout les changements dans les conditions de nomination au conseil d’administration. Il s’agit de se conformer à la règle « Fit en Proper », imposée par la banque nationale. Les administrateurs doivent prouver qu’ils sont aptes à gérer une institution bancaire. Les coopérateurs ont également voté la constitution d’un comité de direction qui aura le pouvoir de représentation. « Nous devons modifier ces statuts. Ce n’était pas le cas il y a trois ans, mais nous n’avons pas le choix si nous voulons devenir une banque », précise Bernard Bayot.
La coopérative a réalisé une perte de 878.000 euros en 2013, mais la direction et les administrateurs ont confiance en l’avenir. D’abord, NewB va émettre un nouveau prospectus dans l’espoir de le voir enfin approuvé par la FSMA. Ensuite, à partir du mois d’octobre 2014, l’octroi de la licence bancaire de NewB ne sera plus du ressort de la Banque nationale de Belgique, mais bien de la Banque centrale européenne. « La Banque nationale préparera bien le dossier, mais le transmettra à Francfort », confirme Marc Bontemps, autre dirigeant de NewB.
Bonne nouvelle
C’est une bonne nouvelle pour la coopérative. D’une part, elle ne sera plus confrontée au gouverneur de la Banque nationale, Luc Coene. Le nombre de banques est déjà trop élevé en Belgique selon lui. Et ses propos sur NewB ont également freiné l’entrain de la FSMA pour le projet.
« Nous avons introduit une demande auprès de l'autorité des services et marchés financiers (FSMA) au mois de septembre dernier pour pouvoir effectuer une levée de capital. Aujourd'hui, elle se retranche derrière l'opinion de Monsieur Coene, nous disant qu'elle ne peut nous donner l'autorisation au vu des prises de position de la Banque nationale », nous confiait Bernard Bayot avant le lancement de la campagne « Il manque une banque ». D’autre part, l’Europe compte déjà 4.000 banques coopératives. Si la BCE devient maître du jeu, New peut donc envisager son avenir bancaire avec un certain optimisme.
« Nous sommes en discussion avec huit investisseurs potentiels qui pourraient apporter chacun 200.000 euros. Nous avons des contacts avec trois actionnaires de référence », ajoute encore Bernard Bayot.
Une série d’indicateurs positifs pour la coopérative. L’assemblée générale s’assurera en fin d’année des perspectives réelles de l’approbation du dossier par la FSMA. Ils décideront alors de continuer, ou non, les activités et les projets de la coopérative.